Tout un chacun est focalisé sur la variation des écarts entre François Gabart et Armel Le Cléac’h. Les deux hommes de tête ont fini par nous habituer à des distances de parfois moins de dix milles entre les deux concurrents. Du même coup, cent milles peuvent paraître un monde. Mais à près de vingt nœuds, comme l’arrivée sur les Sables d’Olonne peut offrir les conditions propices, ce sont moins de six heures de différence.
C’est sûrement, avec le recul, ce que l’on retiendra de ce Vendée Globe 2012-2013. Jamais les écarts n’ont été aussi faibles, mais aussi jamais on n’a vu des différences se créer aussi rapidement et se combler de la même manière.
En queue de flotte, Bertrand de Broc, parti avec une vingtaine d’heures de retard, soit environ 250 milles, a vu au fil des portes qui se refermaient sur lui, les écarts se creuser jusqu’à atteindre plus de 3000 milles sur les leaders. Le skipper de Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets a mangé son pain noir jusqu’au Horn. Mais dans la remontée de l’Atlantique Sud, il bénéficie tout comme Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) de conditions météo qui pourraient le ramener à moins de 200 milles d’Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) dans les prochains jours. Et que dire de Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa) qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation proche de celle qu’ils avaient connue lors de leur descente de l’Atlantique Sud après avoir créé des écarts proches des 500 milles entre eux.
Au vu de cette capacité des marins à créer des écarts, puis de les combler, au vu de la vitesse des bateaux, on peut comprendre que les deux candidats à la victoire finale restent d’une prudence de sioux sur le dénouement final.
PFB