Avec l’arrivée d’Hugo Boss mercredi matin, le podium de ce 7e Vendée Globe est au grand complet. Un petit blond éblouissant, un grand brun étincelant et un Anglais radieux. Tous les trois ont largement explosé le temps de référence du dernier vainqueur Michel Desjoyeaux. Ils sont surtout sortis grandis de cette compétition qui est aussi un voyage intérieur. Moyenne d’âge de ce triumvirat : 34 ans. Alex Thomson, le plus âgé (38 ans), est celui qui avait le plus de vécu autour du monde. Mais ses périples n’avaient pas toujours été couronnés de succès. C’est aujourd’hui chose faite.
Il aura fallu plus de dix ans et trois tentatives pour qu’Alex Thomson, qui s’était fait remarquer à 25 ans avec sa victoire dans la Clipper Race (tour du monde à l’envers en équipage), aille au bout de sa quête de marin : terminer le Vendée Globe. Il le fait aujourd’hui, avec en prime une troisième place très solidement gagnée. Pour la première fois de sa vie, il peut enfin raconter l’euphorie d’une arrivée dans le chenal. C’est donc un navigateur rayonnant qui a fait son apparition sur la ligne, ce matin, dans les lueurs rougeoyantes du soleil levant.
Une fois son cheeseburger-frites, son plateau de fromage et son verre de bière avalés, Alex se livrait lors de la traditionnelle conférence de presse. On y apprenait, entre autres, qu’il naviguait depuis 48 heures sans grand-voile, pour ne pas risquer une sortie de route dans la baston (il a, dans cette configuration, tenu une moyenne incroyable de 17 nœuds). Il nous y révélait, aussi, tout le stress enduré en début de course et dans le Grand Sud. Enfin, l’immense satisfaction d’être allé au bout. « It’s a big day for our team », « c’est un grand jour pour notre équipe », s’est-il exclamé avec émotion.
Pendant ce temps-là… en mer
Il est urgent de prendre son temps. Jean-Pierre Dick, qui devait annoncer ce matin sa décision de poursuivre ou non sa course directe vers les Sables d’Olonne, se réserve encore quelques heures à la table à cartes. Tôt ce matin, au ras des côtes espagnoles, le skipper de Virbac Paprec 3 a empanné pour se recaler cap au nord. Il vient de doubler à 12 nœuds le cap Finisterre proche de 5 milles. Le verdict devrait tomber ce soir.
Le duel Jean Le Cam (Synerciel)/Mike Golding (Gamesa) devient de plus en plus tendu. L’Anglais, malgré son incident technique de carénage de l’ogive de quille, continue de recoller au tableau arrière du skipper breton. Dans des conditions de vent léger (entre 8 et 10 nœuds), ils ne sont plus qu’à quelques milles de la latitude des îles Canaries. Leur arrivée aux Sables d’Olonne pourrait avoir lieu entre mardi et mercredi.
Les écarts entre les wagons « du petit train du Cap Vert » ne changent pas. Dominique Wavre (Mirabaud) et Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) progressent à la même vitesse, séparés de 140 milles. Dans leur sillage, l’Espagnol Javier Sanso (100% ACCIONA EcoPowered) conserve son avance de 300 milles sur Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets), un peu moins rapide d’1 nœud.
Bientôt l’équateur pour le skipper d’Initiatives-cœur ! Dans moins de 100 milles, Tanguy de Lamotte naviguera dans l’Atlantique Nord : « Je suis passé cette nuit au large de l'île Fernando de Noronha, l'équateur est maintenant tout proche, la route jusqu'au Sables d'Olonne continue, pendant deux semaines environ... ».
Alessandro di Benedetto (Team Plastique) se débat toujours au près dans un anticyclone décidément très tenace.
C.El et OM