Si les skippers reviennent éprouvés après un tour du monde, c’est aussi le cas des bateaux qui, dès leur retour au ponton, sont pris en charge par les équipes pour être à nouveau opérationnels le plus vite possible.
Pendant un Vendée Globe, il n’y a pas que les skippers qui souffrent. Les bateaux sont, eux aussi, très sollicités et leur retour le long des pontons de Port Olona, après trois mois de navigation en continu, rime presque toujours avec bichonnage. « On a commencé par faire un gros nettoyage du bateau et puis une vérification complète, de la tête de mât au bout de la quille, pour vérifier qu’il n’y avait pas de problème majeur », explique Ronan Lucas, Team Manager de Banque Populaire. En fin de semaine prochaine, le monocoque sera ensuite convoyé à Lorient et sorti de l’eau pour « un chantier de remise en configuration ».
Du côté de MACIF, le programme est assez comparable. « Depuis l’arrivée du bateau, on l’a vérifié, on l’a nettoyé et il va rester aux Sables d’Olonne jusqu’à mercredi ou jeudi prochain pour se reposer un petit peu avant de repartir en convoyage vers Port-La-Forêt. On va le sortir de l’eau le 14 ou le 15 février pour entamer un chantier d’optimisation », confie Antoine Gautier, Responsable Technique du projet MACIF.
Destins différents
En revanche, les deux bateaux ne sont pas voués au même destin. Le monocoque de François Gabart, vainqueur du Vendée Globe, va être préparé « en vue de la Transat Jacques Vabre à la fin de l’année et surtout, pour la Route du Rhum en novembre 2014, qui est le prochain objectif majeur du bateau ». MACIF gardera donc le plus jeune vainqueur du Vendée Globe (29 ans) à sa barre encore quelques temps.
On ne peut pas en dire autant du 60 pieds Banque Populaire dont l’histoire avec Armel Le Cléac’h touche à sa fin puisque « le bateau est à vendre ». La séparation avec son fidèle destrier, à bord duquel il a bouclé un tour du monde en 78 jours, 5 heures, 33 minutes et 52 secondes, sera sans aucun doute très émouvante pour Armel. Le relation entre un skipper et son bateau est forcément très particulière. Le simple fait que les skippers, Armel Le Cléac’h en tête, utilisent les pronoms « on » ou « nous » pour faire référence à la paire bateau/marin en est la preuve la plus évidente. « Peu importe le bateau, on a un petit pincement au cœur, d’autant plus qu’on a été sur ce projet-là dès l’origine, qu’on a pu construire le bateau. Plus on y passe de temps, plus on y tient », souligne Ronan Lucas.
Le prochain propriétaire de l’actuel 60 pieds Banque Populaire pourra compter sur un bateau bienveillant, près à vivre une nouvelle histoire.
Grégoire Duhourcau