Les jours se suivent et ne se ressemblent pas dans la dernière ligne droite du Vendée Globe. Hier soir, Mike Golding a chipé la place de 5e à Jean Le Cam. Depuis 24 heures, Dominique Wavre recolle au tableau arrière du couple franco-britannique. Ce midi au Live, Arnaud Boissières avouait qu’il ferait tout pour doubler le skipper suisse avant la ligne d’arrivée. Nos régatiers du tour du monde abattent leurs cartes : les choix stratégiques, c’est pour maintenant !
84 jours de course aujourd’hui, et déjà trois IMOCA à Port Olona depuis six jours… 84 jours, c’est le temps qu’avait mis le précédent vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux. Juste pour se rappeler les temps records qu’ont établis les trois premiers de l’épreuve, François Gabart (78 j 2 h 16 mn), Armel Le Cléac’h (78 j 5 h 33 mn) et Alex Thomson (80 j 19 h 23 mn)… Tandis que ces derniers sont en pleine tournée médiatique, pour les marins encore en course, c’est la tournée anticyclonique. Synerciel et Gamesa ont pris dès hier des options différentes. Jean Le Cam a choisi l’ouest, Mike Golding, l’est. Leurs routes divergent quasiment de 90°. Mais si l’Anglais est remonté au classement, difficile de parier aujourd’hui sur le meilleur choix tactique. L’anticyclone a pris ses aises au nord des Açores et se déplace lentement vers le cap Finisterre. C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, c’est derrière l’anticyclone qu’on comptera les points. Le duel est passionnant…
L’heure des choix stratégiques
Dominique Wavre a profité du ralentissement de Jean Le Cam et de Mike Golding pour se refaire une santé. Comprenez que le Suisse leur a repris 200 milles en 24 heures. Demain, le skipper de Mirabaud devra décider s’il contourne l’anticyclone par l’est ou par l’ouest. Un choix important, entre une route lente et courte et une autre rapide mais longue… « Visiblement, devant, Jean a opté pour la route ouest tandis que Mike a choisi le trajet est. Je n’ai pas encore fait mon choix, mais au bout du compte il dépendra de la convergence entre les différents fichiers météo. » écrivait-il ce matin. Arnaud Boissières a plus que jamais le mors aux dents. Le skipper d’AKENA Vérandas, pourtant à 120 milles du Suisse, n’a aucune envie de se laisser distancer « Je vais batailler parce que c’est important. Il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici à l’arrivée. » L’Espagnol Javier Sansó progresse vers le nord poussé par les alizés. Si pour lui la vie est belle malgré la fatigue, Bertrand de Broc ronge son frein. Le marin de Sainte-Marine s’est une fois de plus fait piéger par des petits airs. Le Vendée Globe n’est décidément pas avare en coups du sort…
Tandis que Tanguy de Lamotte a un peu souffert ces dernières heures d’un vent instable et d’une mer formée, Alessandro di Benedetto vit des conditions de navigation de rêve : « Moi je vais bien, j’ai du soleil et là je continue à accélérer depuis deux jours, la vitesse augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de moyenne, ça me fait environ 300 milles dans les 24 heures. Je pense passer l’équateur d’ici deux jours, deux jours et demi. Je me rapproche de la maison. »
Départ imminent pour Jean-Pierre
Une grosse dépression est attendue mardi au large de la Vendée. Jean-Pierre et son bateau bleu sans quille doivent arriver avant. Demain, la météo s’annonce correcte au départ de la côte nord espagnole : 9 nœuds en début de journée, forcissant à 20 nœuds, houle de 3 mètres. Le marin est confiant, reposé, et se dit impatient de retrouver les siens. Sa famille, ses amis, Jean-Pierre les retrouvera lundi dans l’après midi. L’accueil sera à la hauteur de l’exploit !
ETA au 2 février
- Jean Le Cam le mercredi 6 février
- Mike Golding 8 heures plus tard
- Bernard Stamm (hors course) le 6 ou le 7 février
- Dominique Wavre et Arnaud Boissières le vendredi 8 février
- Javier Sanso le 8 ou le 9 février
- Bertrand de Broc le 12 février
- Tanguy De Lamotte le 15 ou le 16 février
- Alessandro Di Benedetto entre le 18 et le 20 février
Olivia Maincent