25 Novembre 2012 - 18h14 • 2412 vues

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A bord de Gamesa, l'Anglais Mike Golding nous parle de Vincent Riou et de ce que lui a inspiré le fait de croiser la route du skipper français sans pouvoir l'aider.

La nuit dernière, j’ai croisé la route de Vincent Riou et de PRB alors qu' il naviguait vers l’ouest et essayait encore de trouver un moyen de réparer son bateau suite à sa collision avec une bouée abandonnée.

C’était très dur de passer si près de lui, en sachant à quel point lui et son équipe - comme nous tous, d’ailleurs - avaient travaillé dur pour en arriver là. Je savais parfaitement qu’à ce moment-là, il devait être anéanti de voir ses espoirs réduits à néant. C’est vraiment triste, et dans ce genre de situation, on n’a qu’une envie : s’arrêter et lui donner un coup de main.

Lui et moi ne sommes pas si proches, on ne s’envoie pas de cartes de voeux à Noël, et en plus, franchement, je ne pouvais pas faire grand chose pour lui. Mais quand on participe à une grande course comme le Vendée Globe, on sait très bien qu’au final, nos meilleurs alliés en cas de coup dur, ce sont les autres concurrents.

Mais ce qui a définitivement fait pencher la balance, c’est que je n’avais pas le droit de l’aider - et lui n’avait pas le droit d’accepter mon aide éventuelle - puisque cela aurait constitué une situation d’assistance extérieure et nous aurions tous les deux été disqualifiés. En Angleterre, nous avons une expression qui dit: “La loi n’est pas toujours morale”. Dans de telles circonstances, ce serait peut-être une bonne chose si les règles nous autorisaient à proposer de l’aide aux autres skippers. Car c’est vraiment trop dur de devoir laisser un camarade en difficulté se débrouiller seul.