Présent mardi au salon nautique pour l’inauguration du stand de la Vendée, Bruno Retailleau salue la qualité de cette septième édition du Vendée Globe. Pour le président de la SAEM Vendée, le succès est tout simplement « énorme ».
Comment trouvez-vous cette édition 2012-2013 du Vendée ?
Elle est plus que magnifique. C’est l’édition de tous les records. Elle nous fait rêver. Elle nous fait peur aussi parfois. Sur le plan médiatique, on a battu tous les records notamment le week-end du départ puisque nous avons eu énormément de chaînes de télévision françaises, étrangères et d’articles. On a multiplié par plus de deux les retombées médiatiques sur ce week-end.
Mais surtout l’édition de tous les records au niveau sportif. C’est absolument fabuleux. François Gabart a établi le record absolu, 545 milles en une journée. C’est à peine imaginable avec un monocoque ! Cela ressemble furieusement à ce que faisaient les multicoques dans les années 90. Plus de 22 nœuds, c’est incroyable. On a eu treize changements de leader en quelques jours, c’est époustouflant. C’est une course extraordinaire. C’est plus qu’une course d’ailleurs, c’est une aventure, une légende. Elle nous fait vraiment vibrer.
Il y a quelques mois à Paris, il était question de boucler cette édition en 76 jours. Quand on voit les bateaux avancer aussi vite, on se dit que c’est peut-être faisable ?
C’est Denis Horeau, le directeur de course, qui avait noté les 76 jours. Je m’étais contenté des 80 jours, qui sont les 80 jours de Jules Verne, un record à battre, par rapport aux 84 jours de Michel Desjoyeaux sur la précédente édition. Je pense que 76, c’est peut être un peu vite. Mais aujourd’hui, ils ont à peu près une journée, une journée et demie d’avance par rapport à ce qu’avait fait Michel, donc tous les espoirs sont permis. Ils vont vraiment très vite. Franchement aller dans les mers du Sud, qui sont des mers formées, jusqu’à 24 nœuds, il faut imaginer, le bateau est plus souvent sous l’eau que sur l’eau.
Vous parliez de record médiatique, de succès populaire. Quelles retombées cela a pour la Vendée ?
C’est tout simplement énorme. L’unité de bruit médiatique, qui donne la mesure, pour le départ était de 11,5 ; quand il y a quatre ans on était à un peu moins de 5. Un Tour de France c’est sept. Donc c’est énorme.
Il y a également des retombées très importantes pour toute l’économie vendéenne. Surtout, ces retombées sont pour les Vendéens, c’est fédérateur. Je trouve ça génial parce que comme ça, nous sommes fiers de la Vendée, fiers du Vendée Globe. Quelque part, on se projette sur ces héros des temps modernes que sont les skippers.
Si vous deviez choisir un fait marquant après un mois de course, quel serait-il ?
Les abandons m’ont beaucoup marqué parce que je les trouve profondément injustes. Il y a eu beaucoup de collisions, y compris cette nuit, avec Alex. Heureusement il est encore dans la course, il a pu à peu près réparer son safran. A chaque fois ce sont des drames pour les marins. Ce sont des drames personnels. C’est pour nous aussi un arrachement, une amputation pour la course. C’est ce qui me marque le plus. Avec aussi cette grande glisse, cette régate planétaire que se livrent les cinq premiers.
Propos recueillis par Romain Delaume