21 Décembre 2012 - 19h52 • 2363 vues

Partager

Article

Les éditions du Vendée Globe se suivent et ne se ressemblent pas. Cette année, l’Atlantique a mis à mal les espoirs de sept des vingt concurrents engagés au départ, au point que l’on pouvait légitimement s’interroger à quelle sauce le reste de la flotte serait mangé dans l’océan Indien.

En 2008-2009, cet océan s’était révélé particulièrement destructeur. En une semaine, six solitaires avaient dû jeter l’éponge. Ce furent tout d’abord Dominique Wavre, puis Bernard Stamm qui se déroutèrent sur les îles Kerguelen, le premier victime d’un problème de quille, le deuxième aux prises avec des safrans récalcitrants. Pour Bernard, l’histoire devait se terminer sur les rochers devant Port aux Français, suite à une prise de mouillage qui s’est mal terminée. Ce furent ensuite Loïck Peyron puis Mike Golding qui démâtèrent alors qu’ils étaient en train de batailler pour la tête de course. Jean-Baptiste Dejeanty, alors qu’il venait d’entrer dans l’océan Indien, annonçait alors son abandon à cause de problèmes de structures. Vint ensuite la grave blessure de Yann Elies, qui s’est trouvé, fémur fracturé, à devoir attendre plusieurs jours l’arrivée d’une frégate de la Marine australienne.

Deux autres concurrents abandonneront encore dans l’océan Indien, Jonny Malbon, voiles délaminées et le Canadien Derek Hatfield, suite au bris d’une de ses barres de flèches.  Soit, au final, huit concurrents victimes des colères de l’Indien. A l’entrée dans le Pacifique, ils n’étaient plus que 16 sur les 30 concurrents encore en course.

 

Cette année, jusque là, tout le monde semble passer sans encombre ce premier obstacle. Bien sûr, on déplore des petites casses, mais aucune n’apparaît actuellement comme irrémédiable. Deux raisons peuvent être évoquées : d’une part, les portes des glaces ont évité à la flotte de descendre à des latitudes plus sud où la mer est souvent nettement plus formée. En 2008, la majorité de la flotte avait laissé ainsi l’archipel des Kerguelen dans son nord. Par ailleurs, le niveau de préparation toujours plus élevé des bateaux et le travail effectué sur la fiabilité des appendices et des gréements semblent porter leurs fruits. Il est encore trop tôt pour dire si l’Indien aura laissé passer toute la caravane, mais ce serait déjà une bonne nouvelle qui compenserait l’impression désagréable qu’avait laissé la descente de l’Atlantique.

 

PFB