Tout au long de la semaine, vendeeglobe.org refait le tour du monde. Résumés, phrases marquantes, photos, vidéos, faits de course... En quatre parties, revivez l'essentiel de ce 7e Vendée Globe. Aujourd'hui : la traversée de l'océan Pacifique.
RÉSUMÉ
6e semaine de course
Dans le froid, l'intégralité de la flotte du Vendée Globe navigue désormais dans le Grand Sud. Et à voir le rythme imprimé aux avant-postes, il est difficile d'imaginer à quel point les hommes de tête sont dans l'inconfort. Pourtant, ils tiennent la cadence, prisonniers d'un duel où celui qui ralentit se voit immédiatement sanctionné. Le Cléac'h est le premier à faire son entrée dans l'océan Pacifique, aux antipodes des Sables d'Olonne. Exploitant au maximum les systèmes météo, grâce à une vitesse légèrement supérieure et une navigation sans faute, les deux leaders continuent à accroître leur avance.
7e semaine de course
A l'approche de Noël, le rythme ne faiblit pas et les deux leaders poursuivent leur duel planétaire au sud de la Nouvelle-Zélande. A peine entré dans le Pacifique, Le Cléac'h en profite pour prendre la main d'une courte étrave avant de voir Gabart reprendre les commandes, dans un jeu de classements qui évolue au gré des empannages. A un peu plus de 500 milles, Dick s'est fait un peu décrocher et s'intercale entre la tête de flotte et le duo anglo-suisse Thomson-Stamm, à près de 900 milles des premiers. En guise de cadeau de Noël, Le Cléac'h s'offre le premier la validation de la porte Ouest-Pacifique, en reprenant provisoirement la tête de la course. Pour Stamm, Noël est beaucoup plus amer puisqu'il s'est dérouté vers la Nouvelle-Zélande pour trouver un abri et réparer ses hydrogénérateurs. Il est à court d'énergie et ne peut envisager la traversée du Pacifique, le plus grand océan du monde, dans ces conditions. La détérioration de la météo l'obligera à s'amarrer à un bateau russe, ce qui entraînera une procédure de réclamation contre le marin, assisté dans la manœuvre. Lorsque le skipper suisse reprend sa route vers le cap Horn, il est passé en 10e position, juste derrière Arnaud Boissières qui, après un début de course difficile, a réussi à se rapprocher du peloton des poursuivants dans les mers du sud. Au même moment, devant, les deux leaders sont ralentis et voient Dick et Thomson revenir dans leur sillage. Au 28 décembre, seul Di Benedetto n'est pas encore entré dans le Pacifique, à près de 4000 milles de la tête de flotte.
LA photo
Gennaker de Tanguy de Lamotte dans la mer
© Tanguy de Lamotte / Initiatives-Coeur
Autres faits marquants
18 décembre : Armel Le Cléac'h est le premier à passer la longitude du 146°55' E qui marque la frontière entre océans Indien et Pacifique à 7h08 TU
19 décembre : François Gabart en tête à mi-parcours
22 décembre : Bernard Stamm fait route vers les îles Auckland afin de s'y abriter pour effectuer une réparation sur ses hydrogénérateurs
24 décembre : A l'abri au nord de l'île Auckland depuis le 23, Bernard Stamm découvre dans la soirée (heure locale) qu'un autre navire, le « Professor Khromov », est au mouillage dans la même baie que lui. L'ancre de Cheminées Poujoulat chassant, le skipper suisse est alors forcé de s'amarrer à son voisin de baie afin de sauvegarder son IMOCA. Bernard Stamm refuse l’offre de récupérer du carburant auprès du bateau russe mais un membre de l’équipage monte à bord du monocoque pour aider l’amarrage. Le comité de course porte alors réclamation auprès du Jury international. Le même jour, à cause des conditions difficiles, Bernard Stamm est contraint de reprendre la mer pour se trouver un autre abri à Dunedin.
28 décembre : Bernard Stamm reprend la mer en direction du cap Horn.
Classement au cap Horn
1- François Gabart 52j 06h 18’
2- Armel Le Cléac´h 52j 07h 33 (+1h 15’)
3- Jean-Pierre Dick 53j 16h 40’ (+1j 10h 22’)
4- Alex Thomson 54j 14h 36’ (+2j 08h 18’)
5- Jean Le Cam 58j 19h 17’ (+6j 11h 59’)
6- Mike Golding 59j 14h 02’ (+7j 07h 24’)
7- Dominique Wavre 59j 22h 16’ (+7j 17h 58’)
8- Arnaud Boissières 60j 09h 53’ (+8j 03h 35’)
9- Javier Sansó 60j 12h 50’ (+8j 06h 32’)
10- Bertrand de Broc 65j 05h 58’ (+12j 23h 20’)
11- Tanguy de Lamotte 65j 17h 01’ (+13j 10h 41’)
12- Alessandro Di Benedetto 68j 05h 29’ (+16j 23h 11’)
Classement sur cette partie du parcours (Cap Leeuwin - Cap Horn)
1- François Gabart 17j 18h 35’
2- Armel Le Cléac´h 17j 19h 20’
3- Jean-Pierre Dick 18j 00h 12’
4- Arnaud Boissières 18j 06h 40’
5- Javier Sansó 18j 06h 40’
6- Alex Thomson 18j 16h 23’
7- Jean Le Cam 20j 03h 03’
8- Mike Golding 20j 07h 25’
9- Dominique Wavre 20j 11h 33’
10- Tanguy de Lamotte 20j 23h 03’
11- Bertrand de Broc 21j 11h 30’
12- Alessandro Di Benedetto 25j 03h 16’
LA vidéo
Banque Populaire vu de MACIF
Banque Populaire vu de MACIF par VendeeGlobeTV
Ils ont dit…
François Gabart (FRA, MACIF), le 18 décembre 2012
« (Apprenant qu’il vient d’entrer dans le Pacifique) Waouhhhh ! Je suis dans le Pacifique, c’est une belle nouvelle ça. Je suis ravi même si je n’ai pas vu de grosses différences entre les deux (Indien et Pacifique). C’est parfait, il ne reste plus que cet océan, le cap Horn et hop ! Direction la maison. Ça me va comme programme. »
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets), le 24 décembre 2012
« Noël, c’est un chapitre qu’on a malheureusement un peu laissé de côté. Je n’ai pas trop de déco, pas trop de cadeaux non plus mais j’en ai quelques uns. Surtout de la lecture apparemment, vu le format des cadeaux. Il faut que je m’instruise un petit peu plus. Par contre, j’ai un bon repas : un petit confit et un quart de rouge Saint-Emilion. Ce sera sobre parce qu’avec 30 nœuds et un vent de travers, ça va secouer un peu. Il faut rester vigilant malgré tout. »
Jean Le Cam (FRA, SynerCiel), le 25 décembre 2012
« J’ai quand même assisté à la formation de cette dépression. C’était bizarre, à la Hitchcock. C’est glauque à mort. Là, j’ai fait l’opération du siècle. C’est pire que le hold-up de Saint-Tropez. C’est un truc de malade. »
Mike Golding (GBR, Gamesa), le 27 décembre 2012
« Quand on reste en mer aussi longtemps, on finit par perdre la notion du temps, on n’a plus les mêmes repères chronologiques que ceux qu’on utilise à terre. Je suis d’humeur assez égale, en général. Bien sûr, parfois, je suis un peu énervé, comme par exemple quand je vois la différence de vitesse avec certains autres bateaux. C’est un peu dur à accepter quand on a travaillé aussi dur sur un projet comme celui-là sans avoir de visibilité ou d’infos sur les bateaux des autres concurrents. Mais mon bateau se comporte bien et même si, comme tout le monde, on a eu des petits soucis, on a su les gérer. Et tant qu’on gère, je reste serein. »
Tanguy de Lamotte (Fra, Initiatives-cœur), le 31 décembre 2012
« (Sur 2013) Je suis passé en 2013 il y a quelques minutes donc je vous souhaite à tous une bonne année ! Je vais faire deux fois le réveillon puisque demain, je passe l’antiméridien. C’est assez exceptionnel. Une petite originalité dans cette course. »
Bernard Stamm (SUI, Cheminées Poujoulat), le 02 janvier 2013
« Comme vous pouvez le penser, ça pourrait aller mieux. J’ai le droit de demander la réouverture du dossier donc c’est ce que je vais faire, je pense toujours avoir agi dans l’esprit de la course. Je pense que le Jury n’a pas tenu compte du contexte, j’ai agi pour la sécurité de mon bateau. »
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire), le 31 décembre 2012
« (Sa vision du cap Horn) C’est mythique. La dernière fois, il y avait eu beaucoup d’émotions. Cette année, les conditions sont un peu pimentées avec les glaces donc on verra. C’est un moment important, un moment particulier dans ma vie de marin. Je vais essayer de l’apprécier à sa juste valeur. Il y a quatre ans, on était en train de sauver Jean Le Cam. Je ne sais pas si vous vous souvenez... »
Christophe FAVREAU, Aurélia MOURAUD et Arthur GUYARD