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Une Route du Rhum escarpée, une étape qualificative méritée

Depuis mercredi 14h15, les IMOCA engagés sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe - la deuxième course qualificative pour le Vendée Globe 2024 - se livrent une bataille sans merci. Ces premiers jours de course n’ont rien d’une sinécure : quatre abandons sont à déplorer, ainsi que la perte d’un bateau. En tête, le favori Charlie Dalin (APIVIA) réalise un sans-faute ! 

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Collisions, abandons

Peu après le départ, à l’approche du Cap Fréhel, Kojiro Shiraishi est entré en collision avec Oliver Heer (Oliver Heer Ocean Racing). Les deux IMOCA sont rentrés au port de Saint-Malo pour évaluer les dommages. Trop importants pour l’IMOCA DMG MORI Global One, le skipper japonais a officiellement déclaré son abandon. Oliver Heer a réalisé des réparations puis effectué un second arrêt à Port-La-Forêt pour sortir le bateau de l’eau et faire les dernières vérifications. Il est de nouveau en course depuis hier matin. 

Nicolas Rouger (Demain c’est loin) est lui aussi retourné au port de Saint-Malo pour un court arrêt après avoir coupé la ligne de départ. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Damien Seguin a démâté après avoir percuté un cargo. Le skipper de l’IMOCA Groupe APICIL a rallié son port d’attache dimanche, au moteur et tracté par le système « Libertykite » (développé par le marin et ingénieur Yves Parlier à la suite de son démâtage sur le Vendée Globe 2000). Il s’est exprimé sur les dégâts constatés à son arrivée au ponton : « Le foil tribord est complètement délaminé. Ça va être un petit dossier pour le sortir du bateau ! Le mât est bien évidemment cassé. J’ai perdu aussi quelques voiles et après la coque a des petits enfoncements, mais rien de dramatique. C’est plutôt la bonne nouvelle. Il y a quelques impacts sur le pont, mais rien d’irréparable et de trop dommageable. » Le marin va donc avancer son chantier initialement prévu après la transatlantique. Il est d’ores et déjà tourné vers la saison 2023 !

Samedi en fin de journée, Louis Burton a à son tour démâté. Après avoir sécurisé le bateau, le skipper de Bureau Vallée a bricolé un gréement de fortune en faisant de son outrigger (espar oblique faisant office de barre de flèche sur un IMOCA), un mini mât sur lequel hisser son tourmentin, sa petite voile d’avant de tempête. « Je suis content d’avoir réussi à monter ce mât, ce n’était pas une mince affaire ! J’avais vu ça dans les aventures du Vendée Globe, mais je n’avais jamais eu à le faire, ce n’est pas évident ! Je marche à 5/6 nœuds », le skipper malouin se dirige actuellement vers la Corogne. 

Dans la journée de lundi, l’IMOCA Nexans – Arts & Fenêtres a sombré au large des côtes portugaises. À la suite d’une voie d’eau dans la zone de vie causée par la rupture du ballast tribord survenue la veille, Fabrice Amedeo n’avait plus d’électricité. Une explosion s’est produite à bord, occasionnant un incendie. Le marin a prévenu la direction de course et percuté son radeau de survie pour quitter son navire. Quelques heures plus tard, il fut récupéré par un cargo dérouté pour réaliser l’opération de sauvetage. Il n’est pas blessé et devrait être débarqué à Ponta Delgada sur l’île de São Miguel aux Açores aujourd’hui.

Sur le pas de la porte de l’Alizé

La flotte IMOCA n’a pas été épargnée par la météo sur cette 12e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Dans la journée, le groupe de tête emmené par Charlie Dalin – solide leader – et composé de Jérémie Beyou (Charal), Thomas Ruyant (LinkedOut), Paul Meilhat (Biotherm), Kevin Escoffier (Holcim – PRB) et Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) devrait atteindre l’Alizé pour enfin naviguer à des allures portantes. Depuis le début de la course, les marins ont traversé plusieurs fronts, au près. Thomas Ruyant, bien qu’ayant bouclé le Vendée Globe 2020 sur ce même IMOCA LinkedOut, témoignait hier de la violence des conditions rencontrées : « C’est fou comme on oublie vite cet inconfort absolu, cette violence. Tant mieux, car on aurait du mal à y retourner ». Malgré tout, la bataille fait rage en tête, ce qui n’est pas pour en déplaire à Jérémie Beyou : « C’est serré car les vitesses des bateaux sont très proches. Sur les modes de près surtout, notamment Holcim – PRB et LinkedOut. » Le skipper de Charal ironise : « L’objectif à la fin, ce n’est pas de finir devant ceux qui sont derrière, mais de terminer devant celui qui est devant ! ». « Celui qui est devant » - Charlie Dalin - réalise une véritable démonstration depuis le départ sur son APIVIA qu’il connaît sur le bout des doigts ! Seulement, il reste encore près de 2000 milles à parcourir avant de rallier l’île papillon...


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