Petite révolution en tête de course. Très ralenti depuis la fin de matinée dans une zone sans vent dans le sud-ouest des Canaries, François Gabart (Macif), leader du Vendée Globe depuis samedi 11 novembre au soir, est en train de se faire doubler par ses camarades de l’ouest. Au pointage de 20 heures, le skipper de Banque Populaire n’était plus qu’à 2 milles de Macif et progressait trois fois plus vite !
Voilà plus de cinq jours que François Gabart occupait la tête d’une course qu’il maîtrisait admirablement. Ce matin encore, il disposait d’une jolie marge de 56 milles d’avance sur ses plus proches rivaux. 56 milles qui se sont évanouis dans la journée : pendant que Macif butait dans des vents mous et erratiques au large de Canaries, ses adversaires légèrement décalés à l’ouest, continuaient eux à progresser à plus de 10 nœuds de moyenne (contre 4 ou 5 pour Gabart).
Résultat : François est en train de passer la main à Armel Le Cléac’h et pourrait même se faire doubler par Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). Déjà, à la vacation de la mi-journée, le skipper de Macif sentais le vent tourner : « je ne vais pas fanfaronner, là, je suis dans une zone de très instable, il y a des variations de 30 degrés… »
Toute la flotte se rapproche en effet d’une dorsale anticyclonique et il semble bien que les solitaires positionnés au large bénéficient encore d’un vent portant relativement stable. Cette nouvelle donne pourrait bien faire les choux gras de Vincent Riou (PRB) et Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), les deux navigateurs les plus occidentaux du groupe, qui ont réussi à grappiller 50 milles dans la journée.
Cependant, tôt ou tard, le ralentissement affectera tout le monde et on pourrait bien assister à un nouveau départ, au nord du Cap Vert, entre une poignée de concurrents.
Camille El Beze