Ils ne sont plus que sept encore dans l’océan Indien. Et visiblement, la sortie s’avère difficile. Alors que devant, les premiers caracolent dans le Pacifique, le groupe composé de Mike Golding (Gamesa), Dominique Wavre (Mirabaud) et Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) peine à s’extirper d’une zone sans vent, pendant que Jean Le Cam (SynerCiel), passé dans un trou de souris, s’échappe.
Ils tentent de sauver leur scalp, mais l’Indien leur fait des misères. Au sud de la Tasmanie, le trio peine dans des vents faibles et dans une mer croisée. Dominique Wavre, dans un message envoyé ce soir, évoque une mer difficile à manœuvrer, des réglages incessants et des exercices de matossage à répétition. Les voiles sont gorgées d’humidité et déplacer chacune d’entre elles tire sur les organismes. Pourtant, c’est dans ce type de conditions qu’il faut savoir se mobiliser sans compter, car le premier qui arrivera à se sortir du piège pourrait en recueillir rapidement les dividendes.
Derrière eux, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) profite de l’arrivée d’un centre dépressionnaire pour tenter de recoller au groupe. Car en naviguant au contact, on bénéficie d’une émulation, de repères de vitesse qui permettent de savoir si on est dans le bon rythme. C’est un peu plus difficile pour Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) qui ont déjà été rattrapés par le front et ne bénéficient pas d’un vent aussi régulier qu’Arnaud. Alessandro Di Benedetto lui ne se lasse pas de naviguer dans du vent retrouvé. Comparant son Team Plastique à une gigantesque planche à voile, le navigateur franco-italien ne boude pas son bonheur, c’est le moins qu’on puisse dire.
Tous savent qu’il leur sera difficile de venir briguer maintenant les places d’honneur, mais leur course n’est pas moins méritante que celle des leaders. Arriver à rabattre ses ambitions tout en continuant de donner le meilleur de soi-même, être capable de se recentrer sur des objectifs intermédiaires n’est pas toujours chose facile. C’est pourtant la condition nécessaire pour continuer de prendre du plaisir dans ce tour du monde et ce, même quand le ciel reste gris, que le vent attendu n’est pas au rendez-vous ou que les pépins techniques viennent vous empoisonner la vie.
Pendant ce temps, Bernard Stamm continue ses travaux de réparation au mouillage de Sandy Bay au nord de l’île d’Auckland. Une manière de rappeler à tous les autres concurrents que boucler un Vendée Globe est déjà une petite victoire.
PFB