24 Janvier 2013 - 14h12 • 2861 vues

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Retrouvez les principales déclarations du live de jeudi avec Dominique Wavre, Jean-Pierre Dick, Alessandro Di Benedetto, Jean Le Cam, Mike Golding et Quentin Lucet.

Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)

Les conditions sont très bonnes, ça glisse bien, avec du vent de travers et environ 15 nœuds. On a une belle mer bleue et on fait enfin route directe vers les Sables d’Olonne. Je serai à l’équateur dans moins de deux jours. A l’extérieur, il fait très chaud. C’est vraiment magnifique, c’est un très bel alizé.

(A propos de la nourriture à bord) Je ne suis pas friand de pêche donc je ne prépare pas les poissons volants. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu du poids et je mange tout ce que mon équipe m’a préparé. J’ai largement assez de nourriture pour la fin de course. Dans le Sud, je n’ai pas consommé autant que je le pensais. J’ai largement de quoi tenir jusqu’aux Sables mais je me ferai quand même un bon gueuleton en arrivant.

(Sur sa remontée de l’Atlantique sud) La remontée de l’Atlantique sud a été terrible. C’est la plus mauvaise de tous mes tours du monde.

Jean-Pierre Dick (FRA, Virbac Paprec 3)

Pour l’instant je suis dans l’anticyclone donc au portant et il n’y a pas beaucoup de vent, ce qui n’est pas une allure facile pour mon bateau sans quille. Je m’interdis de mettre des voiles trop grandes pour éviter que le bateau ne se couche. Le bateau sans quille avec ballasts ça fonctionne pour l’instant.

(A propos de son rythme) Ça avance pas trop mal même si, sans quille, je vais moins vite qu’avec une quille donc je mets un peu en sourdine pour l’instant la troisième place. La question est de savoir si je termine ou non. J’analyse tous les jours plusieurs fois la météo pour voir s’il y a une petite brèche pour venir jusqu’aux Sables. Les Açores sont prévus pour le dimanche 27 janvier et là, j’aurai vraiment une bonne notion pour savoir comment le bateau passe dans un peu de mer et je pourrai prendre la bonne décision.

(Sur son bateau) Le comportement du bateau est un peu différent et il dérape un peu sur l’eau. Il faut réapprendre comment le bateau fonctionne, que ce soit avec les ballasts dans le centre du bateau quand je suis au portant ou autre. Nerveusement il faut tenir le coup. Je préfère ne pas trop tenter de choses.

Alessandro Di Benedetto (FRA-ITA, Team Plastique)

Les températures remontent, 25 degrés, du soleil, et 22 degrés à l’intérieur, ce qui me permet d’être en maillot de bain et t-shirt. Ça fait du bien au moral et on se dit qu’on se rapproche des Sables d’Olonne. Le vent forcit, je suis au près avec pas loin de 10 nœuds mais ça va être de plus en plus compliqué de sortir de l’Atlantique sud et de faire route vers le nord.

(Sur son matériel) J’ai perdu des voiles. Je n’ai plus de grand gennaker, ni de spi de tête, ni de petit spi. Il me reste un code zéro mais que je ne peux pas envoyer car je n’ai plus de drisse. Tout ça va influencer mes choix et ma route car je vais essayer d’éviter au maximum les allures au portant avec des vents faibles.

Jean Le Cam (FRA, SynerCiel)

Les conditions sont plutôt assez sympas. Le bateau va vite et la mer est calme. Ce sont les dernières heures dans l’hémisphère sud et je pense passer l’équateur ce soir. Il m’aura fallu un peu plus de deux mois et un tour du monde pour inverser le positionnement entre Mike Golding et moi-même. A l’aller, on avait exactement les mêmes positions mais inversées. Il m’aura donc fallu deux mois pour inverser la vapeur. C’est long pour 70 milles…

Mike Golding (GBR, Gamesa)

C’est une décision très difficile qui attend Jean-Pierre. Quand il n’y a pas trop de vent, ce n’est pas simple d’évaluer efficacement la stabilité d’un monocoque, je crois qu’il va devoir attendre d’avoir plus de vent pour tester son bateau. Mais de toute façon, naviguer sans quille, c’est quand-même un exercice très compliqué…

Je n’ai plus de céréales, mais j’ai du champagne, alors ça ira ! Je mange énormément de céréales alors ce n’est pas évident de faire sans…

Quentin Lucet (FRA, VPLP, architecte naval)

Pour bien comprendre la situation de Jean-Pierre Dick, il faut bien voir qu’un 60 pieds IMOCA est conçu avec une quille, et ce n’est pas pour rien, ils ne sont tout simplement pas faits pour avancer sans quille. Mais parce que le bateau est également équipé de ballasts afin d’améliorer sa stabilité, nous avons fait des calculs pour évaluer la perte de stabilité dûe à l’absence de quille. Nous sommes arrivés à la conclusion que naviguer sans quille n’est pas très sûr, évidemment, mais que c’est tout de même faisable sous certaines conditions.

Bien sûr tout dépend de l’état de la mer. Ce serait très délicat pour Jean-Pierre de devoir avancer dans des vagues de cinq mètres avec la configuration actuelle de son bateau. Mais les ballasts pleins sont très lourds, presque aussi lourds que le bateau lui-même, et ça, ça peut aider. Ce que Jean-Pierre ne peut pas se permettre, c’est d’avoir une trop grande inclinaison, là il risquerait de chavirer.

Le plus sûr, ce serait de naviguer vraiment très doucement mais ça permettrait aux skippers derrière Jean-Pierre de le rattraper. Bien évidemment, il ne veut pas que ça se produise, c’est quand-même une course, une compétition !


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