24 Janvier 2013 - 17h30 • 4022 vues

Partager

Article

Bientôt 1000 milles, 1852 km, avant le terminus. Au sortir de l’archipel des Açores, François Gabart ouvre toujours la voie et pointe désormais à 18 nœuds de moyenne en direction du cap Finisterre. D’un bout à l’autre de la flotte, ce Vendée Globe a de faux airs de jeu des mille bornes, chacun ayant en main bottes, parades et attaques pour mener à terme son périple planétaire.

François et Armel, les as du volant
C’est un signe : les équipes de MACIF et de Banque Populaire ont débarqué aujourd’hui aux Sables d’Olonne pour préparer l’accueil de leur poulain respectif. François Gabart est annoncé dans le port vendéen à partir de samedi soir. Son compagnon de route 6 à 7 heures plus tard. De probables arrivées de nuit donc, dans une météo hivernale : du vent de sud-ouest, puis de nord-ouest après le passage d’un front, des rafales à 30 nœuds et de la pluie.
Le skipper de MACIF, aux commandes depuis le 31 décembre, s’est extirpé ce matin de l’archipel des Açores et a été le premier à accélérer dans le flux d’ouest perturbé qui va l’accompagner jusqu’aux côtes françaises. Banque Populaire est en train d’en faire autant. Depuis 75 jours, ces deux-là disposent de deux très beaux atouts en main : « increvable » et « as du volant ».

Limite de vitesse pour Jean-Pierre Dick
Virbac-Paprec 3 navigue sans quille depuis lundi soir. 450 milles dans le sud des Açores, au portant, dans un vent qui va fraichir, le marin niçois est contraint de naviguer sous voilure réduite pour éviter de charger son bateau-culbuto, dont les 7 tonnes de ballasts assurent désormais la stabilité. D’après ses architectes, il ne doit pas dépasser les 30 degrés de gîte au-delà desquels il risquerait de chavirer. Le passage d’un front entre le 25 et le 26 janvier sera le grand test pour savoir s’il est sage de poursuivre l’aventure ou non. Joint ce midi au téléphone, Jean-Pierre, conscient des enjeux et des risques, a confié qu’il prendrait sa décision dimanche 27, au niveau des Açores.
Doucement mais sûrement, il est en train de faire le deuil de sa troisième place. Une place dont Alex Thomson est sur le point d’hériter. Certes, le marin gallois aurait certainement préféré monter sur cette marche à la régulière. Mais c’est la loi du Vendée Globe, qui comme toutes les courses à la voile, procède d’abord par élimination.

SynerCiel et Gamesa, véhicules prioritaires
Il fait beau, chaud et il y a du vent pour SynerCiel et Gamesa qui caracolent dans les alizés. « Je vais passer l’équateur ce soir » s’extasiait Jean Le Cam, étonné aussi d’avoir mis deux mois pour gagner 70 milles sur son adversaire britannique. A l’aller, lors de la descente de l’Atlantique, Golding était positionné une quarantaine de milles devant Le Cam. Aujourd’hui, au moment où ils croisent leur propre sillage, la situation s’est inversée. Prochaine difficulté sur leur route : un pot au noir en voie de réactivation.

Fin de limitation de vitesse pour Mirabaud
Mêmes conditions de rêve pour Dominique Wavre qui se délectait du paysage environnant au large de Recife. Les poissons volants ne valent apparemment pas un bon camembert pour agrémenter le repas de midi, mais leur présence est souvent synonyme de douceurs tropicales et d’entrée dans les alizés. Derrière Mirabaud, AKENA Vérandas et, plus au large, ACCIONA 100% EcoPowered ne devraient plus tarder à se retrouver dans le même environnement.

Panne d’essence provisoire pour de Broc
Ces trois-là ont fini par se sortir des rets du front orageux qui les a ralentis pendant plusieurs jours et qui a bien freiné Bertrand de Broc (VNAM avec EDM Projets) ce matin dans le sud-est de Salvador de Bahia. Tanguy De Lamotte (Initiatives-cœur) y sera bientôt confronté. Cet après midi, il a d’ailleurs profité de l’accalmie pour monter dans son mât et tenter de remplacer une drisse.

Carte « réparations » pour Alessandro Di Benedetto
Comme Tanguy, Alessandro, au large de l’Argentine, a eu son lot de soucis techniques et souffre toujours d’une côte fêlée qui l’empêche de matosser correctement son bateau. Son petit gennaker est la seule voile d’avant de portant qui lui reste. Pour l’instant, heureusement, le Franco-Italien progresse au près. Malgré tous ces contretemps et ces heures à bricoler sur le pont, le skipper de Team Plastique reste invariablement positif. « Je n’ai rien eu de grave, ni physiquement, ni structurellement. Le bateau est sain et j’ai toujours trouvé des solutions pour tout. Il faut prendre les choses comme ça ».
Sur l’aire technique de Port Olona, le Mini 6,50 avec lequel Alessandro avait réalisé son précédent tour du monde trône sur ses bers. A voir cette minuscule coque de noix, avec son bout dehors rafistolé et sa peinture écaillée, on comprend mieux pourquoi Alessandro est aussi prompt à relativiser.

Camille El Beze

 


Replay : Le live du Vendée Globe du 24 janvier par VendeeGlobeTV