Toute la nuit, dans le sud des Açores, Jean Le Cam a ramé dans des souffles anémiques. Résultat : Mike Golding, son adversaire de toujours, le devance depuis hier soir au classement. Une quarantaine de milles en distance au but.
Mais les deux hommes n’ont pas la même vision de la stratégie à venir. Le Cam, une vingtaine de milles dans le nord-est de l’île de Sao Miguel, aux Açores, a opté pour la voie classique, celle qui consiste à contourner l’anticyclone éponyme par l’ouest. Il naviguera bientôt au reaching puis au portant. Golding, lui, a choisi depuis 36 heures de se décaler dans l’est. Et de couper au plus court les hautes pressions, quitte à faire beaucoup plus de près que son camarade. Mike a t-il été galvanisé par la 3e place de son compatriote Alex Thomson ? En restant sur la même voie que SynerCiel, il n’avait que peu de chance de le doubler. Il tente donc une option dont les fruits ne seront pas visibles avant plusieurs jours.

Derrière, de Mirabaud, qui remonte vers Madère, à Team Plastique, dans le sud-est de Recife, c’est le train train des alizés… ou presque. Après avoir pris un bel ascenseur en Atlantique Sud, Bertrand de Broc (VNAM avec EDM Projets) a souffert ces derniers temps dans les parages d’une zone de basses pressions qui a perturbé ses alizés. En 24 heures, il a perdu 130 milles sur ACCIONA 100% EcoPowered.
Quant à Tanguy De Lamotte (Initiatives-coeur), il se demandait encore ce matin s’il était bien sorti du pot au noir. « L’ambiance est lourde, il y a des nuages, le vent revient puis s’écroule de nouveau. Le moral varie en fonction du cap et de la vitesse du bateau » écrivait-il.

Camille El Beze