Les alizés ne sont pas très construits au large de Salvador de Bahia, là où le leader tente de s’échapper devant son tenace poursuivant. A contrario, la brise est tonique pour le trio au large de Buenos Aires alors que le vent est contraire pour Louis Burton en approche du cap Horn. Quant au Pacifique, il marie les contrastes entre Nándor Fa dans les petits airs et Didac Costa en arrière d’un coup de vent…
Si l’Atlantique est incertain, le Pacifique est contrasté ! Pour Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII), les alizés sont poussifs et ne tournent que bien lentement vers l’Est pour qu’il puisse réellement accélérer. Et la situation décalée désormais de plus de 200 milles d’Alex Thomson (Hugo Boss), n’est pas plus favorable pour son poursuivant… La remontée vers l’équateur distant de moins de mille milles est quelque peu laborieuse et rien météorologiquement ne devrait améliorer les choses d’ici trois jours, lorsque le leader va basculer dans l’hémisphère Nord. Le tempo n’a pas encore la syncopée de la samba salvadorienne… Le duel en tête n’est donc pas près de trouver une issue dans les heures qui viennent !
Des ouvertures derrière
Cette configuration météo a bien profité au troisième larron qui n’est plus qu’à 400 milles du Gallois grâce à une remontée expresse depuis le cap Horn : un bon flux portant a propulsé Jérémie Beyou (Maître CoQ) jusqu’aux prémices de l’anticyclone de Sainte-Hélène et s’il doit louvoyer pour atteindre le cap Frio, il est maintenant dans le même système que les leaders. Ce qui n’est pas encore le cas pour le trio suivant (Dick-Éliès-Le Cam) qui navigue encore dans un front orageux : l’avantage est de pouvoir glisser rapidement vers la bordure septentrionale d’une cellule anticyclonique. Mais les choses vont se compliquer dans l’après-midi lorsque la brise va mollir en tournant au Nord-Nord Est.
Au cap Horn, rien ne va plus ! Les vents soufflent du Sud-Est et contraignent Louis Burton (Bureau Vallée) à faire du près pour déborder la Patagonie… Il lui faut donc patienter pour passer le cap extrême de l’Amérique du Sud en milieu de matinée, mais cette configuration pourrait lui permettre d’accrocher un flux de Sud pour passer par le détroit de Le Maire afin de remonter rapidement vers l’Uruguay.
Et si Nándor Fa (Spirit of Hungary) est bien sorti d’une mauvaise dépression pacifique, Conrad Colman (Foresight Natural Energy) en est encore à se battre dans une mer chaotique qui l’empêche d’intervenir sur son gréement fragilisé : le néo-Zélandais en a profité pour se reposer en laissant son bateau à la dérive mais ce n’est qu’en milieu d’après-midi qu’il pourra tenter de régler son problème d’étai (câble qui tient le mât sur l’avant) sur un océan un peu moins mouvementé. Et si le « club des cinq » (Bellion-Boissières-Amedeo-Roura-Wilson) bénéficie de conditions plus maniables depuis le milieu de la nuit (heure française), c’est encore très agité au Sud de la Nouvelle-Zélande : Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland) est à 80 milles du port de Dunedin d’où un remorqueur doit venir le rejoindre après le coup de vent.
Un coup de vent a déchiré la grand-voile de Didac Costa (One Planet-One Ocean) qui cumule les soucis techniques depuis deux jours : l’Espagnol est dorénavant poussé en avant d’une perturbation au large de l’île Auckland dont profite Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) qui réduit son retard. Un delta par rapport au leader qui atteint plus de 8 000 milles pour Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean), toujours amarré à un corps-mort devant Hobart dans l’attente d’une brise suffisante pour quitter la Tasmanie…
DBo. / M&M