20 Novembre 2012 - 15h51 • 2725 vues

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Découvrez ce que les skippers ont déclaré mardi au cours de la dixième vacation du Vendée Globe 2012-2013. Le pot au noir occupe toutes leurs pensées.

Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
« Le pot au noir est derrière moi, le ciel s’est bien dégagé ce matin. On en profite pour se reposer un peu après 24 heures assez compliquées. Derrière, ils sont bien regroupés avec le pot au noir et moi j’en profite pour essayer d’avancer, de creuser l’écart. C’est un peu le charme et la difficulté de ce pot, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Devant, on a pas mal subi ses effets, derrière ça a l’air d’aller à peu près bien pour les poursuivants. On fera le compte demain quand ils en seront sortis pour voir les incidences du pot au noir en termes de classement et d’écart entre les bateaux. Tout va bien à bord de Banque Populaire. Il y a eu quelques petits bricolages à faire sur les premiers jours de course mais rien de grave. Le bateau se porte bien. Je profite de ces conditions pour faire le tour du bateau, essayer de voir si tout va bien. J’ai commencé à regarder la route pour descendre. Pour l’instant la route n’est pas très rapide pour aller vers la première porte des glaces. On va voir comment ça va évoluer, ce sont des conditions assez classiques à cette époque-là de l’année. »

Vincent Riou (FRA, PRB)
« Ça va pas mal. J’ai commencé à voir le bout du tunnel (ndlr : la fin du pot au noir) depuis une heure, le vent est établi et je suis au près dans quelque chose qui pourrait ressembler à un début d’alizé. Je n’avais jamais vécu un pot au noir comme ça. La nuit dernière a été dantesque avec des grains dans tous les sens et une pluviométrie incroyable. Ça a été fatiguant à gérer mais on a traversé un pot au noir très large qui est descendu avec nous. Les choses sont en train de se mettre en place et bientôt, le temps du repos va arriver. Hier, j’ai longtemps navigué bord à bord avec Alex Thomson et je vois les autres depuis ce matin sur l’AIS. Je n’ai pas pris trop le temps de scruter l’horizon pour les chercher. On a eu des conditions très changeantes, on n’a pas eu cinq minutes avec le même réglage de voile ou sur la même amure. Ça a été vraiment très agité. »

Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets)
« C’est plutôt sympathique ce matin. Ça roule tranquillement, il n’y a pas un grand soleil mais il fait super bon. J’ai fait de la bricole à droite à gauche. Il y a un petit bout qui permet de tenir l’hydrogénérateur qui a cassé cette nuit donc j’étais pendu à l’arrière pour essayer de le remettre. Le temps que je remonte pour aller chercher un petit bout, le téléphone a sonné. On ne s’ennuie pas, depuis que je suis parti, il y a toujours quelque chose à faire. Je ne vois pas le temps passer. C’est super mais j’aimerais bien être un peu plus dans la course. Mais la route est encore longue.
J’essaye d’être bien sur le bateau, de bien profiter. Ce que j’aime bien c’est manœuvrer, faire marcher un bateau et c’est vrai que depuis le départ des Sables, avec le petit retard, je n’ai pas tout à fait pris la même route mais j’ai découvert un avant-goût des 40emes et 50emes avec de la grosse mer. Ça m’a mis dans le vif du sujet. Il reste encore 80 jours de navigation donc j’ai le temps de me refaire la cerise. J’ai l’impression que le pot au noir est assez content que j’arrive, il est pas mal. En tout cas un peu mieux que pour les premiers. »

Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
« Depuis hier soir, Jean Le Cam, Mike Golding et moi on s’est pris un énorme grain avec beaucoup de pluie et du vent qui nous a obligés à faire du près. Mais ce qui est bien, c’est que nous n’avons quasiment jamais été arrêtés. Le ciel est complètement couvert, il fait très sombre. La mer est grise, un peu comme La Manche, mais elle est surtout très désordonnée. Le vent monte et descend sans prévenir, on ne voit pas grand chose sur l’eau donc il faut être aux aguets. C’est une navigation attentive. La francophonie va peut-être se battre contre les anglophones (rires). On a un joli petit trio, donc une jolie petite bagarre, c’est très motivant. Je souffre déjà du pot au noir. Le vent était à 8 nœuds et il est monté à 20 nœuds en une minute. Souffrir, c’est une chose mais tant qu’il y a du vent je ne me plains pas trop. On rentre dans le pot au noir quand les autres en sortent donc les écarts risquent de se reformer. »

Jean-Pierre Dick (FRA, Virbac-Paprec)
« C’est très, très dur avec des grains jusqu’à 35 nœuds. On est une bande de cinq bateaux dans un incroyable mano a mano, c’est incroyable. J’étais avec François Gabart, on faisait une succession d’empannages pour essayer de toucher du vent. J’espère qu’on va bientôt sortir de ce pot au noir parce qu’on ne peut pas dire qu’il ait été sympa avec nous. Quelle horreur ! Je suis étonné que personne n’ait eu de problème, les bonshommes en tête de course sont tous très affûtés. Ça se bat, c’est une superbe lutte. Dans une mer formée, voir les bateaux comme ça, c’est vraiment très, très beau. »

Gutek (POL, Energa)
« Il y a deux jours, j'ai reçu un email de B & G (fournisseur du pilote automatique) avec une liste de choses à faire. Je fais tout ce que je peux pour mettre en place la mise à jour du pilote automatique mais pour être honnête ça n’a rien donné. J'aurais besoin d’un peu plus de vent pour tout vérifier. Ce matin il y avait un vent plutôt fort mais pas très régulier, donc je suis allé sous le vent avec une vitesse de 20 nœuds mais la situation était exactement la même - le pilote automatique n’affichait pas exactement le cap que je donnais au bateau. Je fais avec le vent en ce moment, je ne peux pas aller directement au sud, car il y a un trou, avec une pression élevée en dessous de moi, sans vent. Je ne peux pas vérifier les choses sans vent donc je fais avec, c'est le plan. Je pense qu’en ce moment je vais dans la direction du Maroc. Mais je ne m’y arrête pas (rires). »

Javier Sanso (ESP, ACCIONA 100% EcoPowered)
« Les 4 empannages que j'ai faits hier après-midi et hier soir étaient pour gagner dans l'ouest. J'aurais aimé être plus à l'ouest (le fait d'être allé aux Canaries pour pouvoir monter au mât l'a mis très à l'est par rapport au reste de la flotte, ndlr) mais maintenant c'est bon. Mais je ne pense pas pouvoir aller aussi à l’ouest que Mike Golding avant d'attaquer le Pot au Noir. »