26 Novembre 2012 - 16h59 • 2648 vues

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Retrouvez les principales déclarations des skippers lors du live du Vendée Globe de lundi marqué notamment par la présence de Louis Burton et Zbigniew « Gutek » Gutkowski en plateau.

Bernard Stamm (SUI, Cheminées Poujoulat)
« Là j’ai retrouvé un peu de vitesse. Cette nuit, c’était compliqué, les grains pompaient le vent. Il y a eu une grande période sans vent mais là ça s’est dégagé un peu et j’ai retrouvé un peu de vent. Je n’ai pas pu me reposer beaucoup cette nuit parce qu’il y avait beaucoup de réglages à faire. Là ça va mieux, je vais profiter de la relative stabilité du moment. J’ai un pouf que je mets un peu où je veux. Dès que je peux dormir je me mets sur le pouf et je sais que je vais pouvoir me reposer correctement. J’ai réussi à remettre à peu près tout en place à part récupérer ma drisse et le hook. Je ne sais pas quand je ferai ça mais là c’est le moment d’avancer. Le bon moment pour le faire, c’est quand il y a des conditions pour faire du solent. Les conditions ne sont pas terribles pour faire de la vitesse ; par contre il y a un beau temps. C’est un ciel d’alizé, c’est les vacances. »

Armel Le Céac’h (FRA, Banque Populaire)
« On subit un petit peu l’anticyclone de Sainte-Hélène. Devant ce n’est pas très stable au niveau du vent. Cette nuit, il y a eu des grains et des nuages avec vent et sans vent donc c’est difficile de prévoir ce qu’il peut se passer. La nuit n’a pas été très bonne, notamment par rapport à François (Gabart) qui est allé beaucoup plus vite. On essaye de trouver le bon chemin pour les prochains jours. On a des conditions assez estivales donc on en profite. Après les mers du Sud seront plus compliquées. Les écarts sont relativement faibles encore à l’échelle du Vendée Globe. Il y a une petite dépression qui est devant et qui amène plus ou moins de vent. Il faut jouer avec tout ça, ça ne va pas être simple avant d’arriver à la porte Atlantique. On essaye de trouver le chemin le plus court et qui présente le moins de risques. »

Arnaud Boissières (FRA, AKENA Vérandas)
« Juste avant de vous avoir au téléphone je suis monté dans le mât parce que j’avais cassé un petit bout. Tout va bien, le bateau va vite et je suis assez content. C’est que du bonheur. Je suis super content d’être là, sur ce bateau qui va vite. Le lundi matin, ce n’est pas trop dur quand je suis en mer, ça l’est beaucoup plus quand je suis à terre. J’aime bien être en mer. Je navigue comme j’ai envie de naviguer avec mon bateau. C’est un bateau que j’adore et j’ai envie de lui donner ce qu’il mérite, ce que je n’ai pas pu faire dans le pot au noir. J’ai envie de tout donner pour lui, pour AKENA et tous les gens qui me suivent. »

Jean Le Cam (FRA, Synerciel)
« Ça va bien, tout se passe bien. Je suis juste à côté d’une île (ndlr : Trindade), c’est sympa. J’ai déjà commencé à rattraper mon retard. J’avais 50 milles de retard après mon aventure avec les gendarmes (ndlr : il parle de la pénalité qu’il a reçue la semaine dernière). J’ai bien comblé la brèche pour commencer. Chaque chose en son temps, il faut marcher marche par marche. Il faut déjà que je passe devant Mike Golding. Mais la pêche a été bonne ce week-end, je ne sais pas si vous avez remarqué. Je vais quand même un petit peu plus vite que ceux qui sont devant. Au fur et à mesure, ils vont peut-être bloquer un peu plus dans la dorsale. Il ne faut pas péter plus haut que son cul, on verra après. Là où je suis content, c’est que le bateau va vraiment très bien. Il y a Titouan Lamazou qui m’a envoyé un dessin, ça fait chaud au cœur. C’est un truc de malade. Comme quoi, un beau dessin vaut mieux qu’un long discours. »

Louis Burton (FRA, Bureau Vallée)
« Je suis la course et, malheureusement, les galères qui arrivent aux autres. Je pense à Vincent (Riou) qui est le dernier sur la liste. C’est le jeu mais c’est toujours un peu douloureux. Je regarde aussi devant et ça va vite, c’est sympa. J’ai passé une semaine off à la maison à construire un nouveau parc pour mon fils, récupérer des manettes en carbone pour faire un nouveau comptoir... Des choses qui n’ont rien à voir avec le bateau. On part chercher le bateau Bureau Vallée demain (ndlr : il se trouve à La Corogne, en Espagne). On est dans la phase de la course où derrière, ils vont rentrer dans des zones de vents forts. Donc c’est maintenant qu’il faut peaufiner son bateau, vérifier si tout va bien dans le gréement. C’est un peu la révision des 5 000 milles. Ces images font rêver. C’est ça la magie de cette course, on va rarement dans ces latitudes. Il y a beaucoup de sérénité dans la voix d’Armel (Le Cléac’h) et de François (Gabart), ce sont de bons marins, ils méritent tous les deux de gagner ce Vendée Globe. C’est un vrai plaisir de partager avec la terre. Quand on part, les premiers jours on n’envoie pas trop de vidéos. Ce n’est pas trop contraignant, ça fait partie du jeu. Ça nous permet de communiquer. »

Zbigniew « Gutek » Gutkowski (POL, Energa)
« Je me sens un peu mieux. Abandonner a été la décision la plus dure de ma vie mais je n’avais pas le choix. Il ne fallait pas que je me mette en danger et que je sois responsable. Poursuivre dans de telles conditions aurait pu me coûter la vie. Le pilote automatique est peut-être un tout petit élément sur le bateau mais il est extrêmement important. Et comme il y avait un problème de logiciel, le pilote automatique recevait de fausses informations et je ne pouvais rien y faire. La flotte a eu, et a toujours, un passage délicat vers l’hémisphère Sud. Les conditions sont très différentes pour chaque skipper et les options tactiques seront aussi très différentes. Ça va être très intéressant. (A Mike Golding) J’aimerais être à ta place. Tu t’amuses beaucoup plus là où tu es que moi dans le studio en ce moment. »

Mike Golding (GBR, Gamesa)
« Je vais plutôt bien, et je suis au beau milieu d’un très, très long virement. J’ai l’impression que Jean Le Cam a un plus petit gennaker que moi. J’ai essayé le mien hie soir mais l’expérience n’a pas été très fructueuse. Ça vaudra probablement plus la peine quand le vent aura un peu tourné. C’est d’ailleurs ce qu’on attend tous avec impatience car ça nous permettrait d’avoir des trajectoires plus franches.
Je ne me plains pas, j’ai fait tourner le logiciel de routage ce matin et on dirait que les éléments vont m’être plutôt favorables. La trajectoire va être plutôt directe jusqu’à la première porte. »
A propos du message sincère qu’il a écrit au sujet de Vincent Riou : « Je n’ai pas changé avec les années, j’ai toujours été comme ça. Le contexte, lui, a peut-être un peu changé, je dirais que depuis cinq ou six ans, notre environnement s’est encore professionnalisé.
Apparemment, il y a huit ans, j’ai dû dire à la terre entière que je ne referais jamais le Vendée Globe puisque maintenant, tout le monde m’en parle. Mais je suis ravi d’être ici, je trouve que j’ai beaucoup de chance d’être en course avec une équipe aussi solide. »
A propos de la chasse que lui mène Jean Le Cam: « Je suis une machine de guerre a moi tout seul »