21 Décembre 2012 - 14h55 • 1874 vues

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Retrouvez les principales déclarations d'Armel Le Cléac'h, Bernard Stamm, Arnaud Boissières, Javier Sansó et François Gabart lors du live du vendredi 21 décembre, en présence de Frédéric Plisson et Daniel Bravo de Canal +.

Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire

(Sur sa situation et les conditions) Dans les Cinquantièmes, on replonge un peu dans le Sud, par 53° Sud. Il fait nuit depuis une heure et demie. On fait route vers la porte Nouvelle-Zélande, les conditions se sont un peu calmées après 48h difficiles. Le vent va de nouveau entrer un peu et on va accélérer pour atteindre les 180° Est... On va pouvoir ajouter deux lettres pour atteindre l’Ouest et se rapprocher de la maison ! Les nuits sont courtes (ndlr : dans cette partie du monde), maximum 5-6 heures. J’essaye de garder mes repères en heure TU, je mange toujours à midi... Il fait nuit mais c’est bientôt l’heure du repas de midi ! Maintenant, on va avancer assez vite vers l’ouest donc les heures vont se décaler assez vite. On a la chance d’avoir la lune qui revient un petit peu. On avait des nuits noires depuis l’entrée dans l’océan Indien.

(Sur son moral) Après 48h à se faire secouer au reaching et au travers avec 30-35 nœuds de vent, on est content quand ça se calme. On est toujours à 20 nœuds de moyenne donc c’est sympa et les conditions sont plus agréables ; le ciel s’est dégagé, le front est passé, on a un peu de soleil... ça fait du bien. On peut se reposer un peu, faire le tour du bateau sans passer son temps à quatre pattes. J’ai pu dormir en enchaînant des siestes de 40 minutes à une heure. Le bateau marchait sous pilote, la nuit est arrivée avec des conditions qui vont changer, il fallait être frais et mes batteries sont rechargées.

(Son pronostic pour Brest-PSG) Je pense que Brest-PSG va être un beau match, les Brestois auront à cœur de bien jouer, j’espère qu’ils vont gagner. Mon pronostic : 1-0 pour Brest.

(Son duel avec Gabart) J’essaye de penser à autre chose qu’à MACIF. On navigue à vue depuis 36h et je le vois à l’AIS à une dizaine de milles ? C’est un bon repère en termes de vitesse et de trajectoire. Mais j’essaye de faire moi ma route, bien que nos logiciels soient quasiment les mêmes, voire les mêmes. Pour l’instant il n’y a pas de grosse option, on verra plus tard s’il est possible de tenter quelque chose.

 

Bernard Stamm (SUI, Cheminées Poujoulat

Le vent et la mer ont bien molli, on est dans une petite transition avant que le vent ne re-rentre d’ouest. C’est assez instable, j’essaye de tirer les bons bords.

(Essoufflé) Je viens de lâcher le ris et comme j’ai de nouveau perdu ma colonne (ndlr : colonne de winch, réparée récemment) c’est de nouveau du travail de forçat... Il faudra que je la répare mais pour l’instant j’ai la tête à mes hydrogénérateurs. Je fais les choses par ordre de priorité.

(A propos du plaisir de naviguer) Ça dépend des moments. Là, en ce moment, il y a 90% de plaisir de naviguer et 10% de frustration. Mais quand je viens de finir de réparer l’hydrogénérateur mais qu’il s’arrache de nouveau dix minutes après, là c’est 100% frustration et plus envie de naviguer !

(Sur son duel avec Alex Thomson) Nos positions fluctuent en fonction des bords qu’on tire. J’aimerais bien remettre un peu en route la machine et recommencer à régater correctement… Mais, c’est sûr que d’être devant l’Anglais c’est pas mal !
(Sur la fatigue) On sent bien le mois de course. La récupération est beaucoup plus compliquée. Sitôt qu’on se met dans le rouge pour une raison ou pour une autre, c’est la misère pour récupérer.

(Sur la suite des événements) Je vais faire en sorte de limiter les dégâts et d’avoir de la chance comme eux (ndlr : les leaders) en ont eu, ce qui leur a permis de creuser l’écart. C’est une question de réussite. Aussi bien on ne les reverra plus jusqu’aux Sables, aussi bien ça va tamponner et on va remettre les cartes sur la table. Moi, je ne me fixe rien, j’essaie de faire ma route correctement.

 

Arnaud Boissières (FRA, AKENA Vérandas

Les conditions se sont vraiment améliorées depuis ce matin, je ne suis plus à quatre pattes mais à deux. Je suis un peu courbaturé de partout, la moindre manœuvre est un peu plus compliquée mais il y a un bon 20 nœuds, le ciel est partiellement dégagé. En revanche, il fait frisquet. J’ai deux couches de polaires et mon bonnet.

L’avantage c’est que tout est à ras du sol et comme je ne suis pas très grand c’est pas plus mal. Quand on se met debout pour aller dehors, c’est un peu le parcours du combattant. Mais c’est plutôt rigolo de se retrouver à marcher comme un petit papy.

Être à mi-course, je n’y avais même pas pensé. Ce n’est pas essentiel, ce qui compte c’est passer les caps et franchir les portes. Ce qui m’importe, c’est naviguer le plus sereinement possible et être à l’arrivée.



Javier Sansó (ESP, ACCIONA 100% EcoPowered)

Hola qué tal? Les conditions sont ce qu’elles sont, on ne peut pas y faire grand chose, on essaie juste d’y faire face et de garder le rythme. En tout cas, je trouve que globalement, ça avance bien depuis quelque temps. Il y a un système de basse pression qui est en train de se développer juste au-dessus de nous, ça risque de pas mal changer la donne, il va falloir sérieusement garder un œil dessus.
Je ne suis pas sûr de bien voir pourquoi Jean Le Cam est parti au sud. Mais moi, personnellement, je suis ravi d’être où je suis actuellement. Mais peut-être que c’est parce que je reviens de loin, derrière, donc je ne peux qu’être satisfait d’avoir rattrapé mon retard sur ce groupe.
ACCIONA a rencontré de petits problèmes mais le bateau va plutôt bien, et les soucis existants peuvent être réparés. Si les 24 ou 48 prochaines heures sont suffisamment calmes, au moins je pourrai m’occuper de ça.

 

François Gabart (FRA, MACIF)

J’aperçois Armel, pas en permanence, mais vu qu’il est à 5 milles de moi, je vois souvent son bateau. C’est assez génial, d’ailleurs. Mais nous ne sommes pas non plus en configuration régate, je n’adapte pas mes décisions, mes manœuvres et ma navigation à ce que je le vois faire, j’ai ma course à courir.  
Vous avez peut-être l’impression que mon anglais s’est amélioré en peu de temps, mais je pense que c’est surtout que les conditions de navigation sont meilleures et du coup, je suis moins tendu et plus reposé, c’est ça l’explication.



Daniel Bravo (ancien international de football, consultant Canal +)

(A propos d’Armel Le Cléac’h) On le voit un peu secoué mais tellement tranquille qu’on a l’impression qu’il est sur un lac. Ce sont des gens hors normes, ils sont capables de tout gérer tout seul. Pour moi ce sont des surhommes. Je connais très peu mais ça m’intéresse et j’aimerais m’initier pour être plus mis au fait de la difficulté.

 

Frédéric Plisson (journaliste Canal +)

J’ai eu la chance d’être invité par Armel (Le Cléac’h) pour le Trophée Azimut au mois de septembre. Nous, journalistes, on a besoin d’avoir ces moments là avec les skippers pour pouvoir en parler après. C’est impressionnant. Ils sont plus que costauds. Je suis super impressionné par le rythme. Il y a de super communicants... Et puis, c’est le Vendée Globe quoi !

 


Replay : Le live du Vendée Globe du 21 décembre par VendeeGlobeTV