24 Décembre 2012 - 16h51 • 2933 vues

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Superstitieux ou rationnels, rares sont les marins qui ne consacrent pas une part leur temps à sacrifier à quelques rituels bien maritimes. Ce n’est pas qu’une question de tradition… le rituel a aussi ses utilités.

Noël est incontestablement l’un des temps forts d’un Vendée Globe. Comme pour le passage de l’équateur ou le franchissement du cap Horn, chacun y va de sa petite cérémonie. Tous vont ouvrir les petites surprises qui leur ont été cachées à droite et à gauche dans leur monocoque. Le tout est souvent accompagné d’un bon festin, l’occasion de mettre le lyophilisé de côté le temps d’une journée. Les plus motivés auront même sorti quelques guirlandes, un déguisement, et parfois un sapin ! Tanguy de Lamotte (Initiatives-Cœur) s’est même confectionné un « sapin de récup’ ».

Pour eux, le tout est de savoir quand ouvrir ses cadeaux et apprécier son savoureux repas. Si la météo a son mot à dire dans le choix du moment des festivités, certains se sont basés sur l’heure locale, d’autres préfèrent attendre l’heure française ou les conditions météo les plus favorables.

Ces rituels sont aussi un moyen pour ces skippers qui font le tour du monde de ne pas être totalement déconnectés de ce qu’il se passe à terre, malgré leur éloignement. Par ailleurs, les étapes de la course, qu’elles soient géographiques (équateur, caps) ou temporelles (fêtes de fin d’année, anniversaires pour certains), leur permettent de fragmenter la course en plusieurs morceaux. L’objectif est de moins ressentir la solitude qui les accompagne pendant trois mois, dans des zones du globe qui ne sont pas franchement réputées pour leur hospitalité. Les rituels ont donc, en réalité, une fonction autrement plus forte que symbolique.

Grégoire Duhourcau