01 Janvier 2013 - 07h18 • 2537 vues

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A 5h10 ce matin, Alessandro di Benedetto (Team Plastique) est entré dans le Pacifique. Les treize IMOCA du Vendée Globe évoluent aujourd’hui dans le même océan. Mais pas pour longtemps. En fin d’après-midi, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) vont doubler le cap mythique et entamer la remontée de l’Atlantique.

Le cap Horn, le 1er janvier… Les marins s’en souviendront. Alors qu’à la vacation d’hier, l’empressement de franchir la longitude du cap le plus au sud du parcours se faisait sentir, les skippers ne cachaient pas leur stress. De gros morceaux de glace rôdent autour du Horn, la veille permanente sera de mise. Après 52 jours de mer, les marins usés doivent plus que tout se concentrer. François Gabart (Macif), en tête de flotte, ouvrira la route. Ce matin, il est à plus de 25 milles d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire). Comme si son premier Horn, François le voulait pour lui tout seul… Pour l’heure, les deux leaders cavalent à plus de 18 noeuds de moyenne leur permettant d’avaler en 24 heures 450 milles pour François, 439 milles pour Armel. Il leur reste 200 milles à parcourir jusqu’au cap Horn. Autant dire, une poignée de figues.

Réveillon furtif

Au PC Course du Vendée Globe, à 5h10 très exactement ce matin, sur les écrans d’ordinateurs, Alessandro di Benedetto (Team Plastique) passait « virtuellement » dans l’océan pacifique. Virtuellement pour les terriens, mais concrètement pour le marin franco-italien. Malgré sa bonne humeur permanente, Alessandro nous envoyait un mail cette nuit indiquant qu’il rencontrait quelques soucis : « J’ai des problèmes de pilote automatique qui m’obligent à avancer sous toilé et donc à réduire ma vitesse. Le bateau nécessite beaucoup d’attention et de présence à l’extérieur et notamment à la barre. » Dans la série des pépins, Javier Sanso (Acciona 100% Eco powered) s’est fait une belle frayeur : « Je me suis retrouvé dans une situation terrible. Au moment de dérouler le bout de l’enrouleur du grand gennaker, il s’est pris dans la voile. Il y avait 17-18 nœuds de vent, il faisait nuit. J’ai du mettre mon harnais et aller à l’extrémité du bout-dehors. Je pensais à Yann Elies quand il s’est cassé le fémur sur le précédent Vendée Globe. Je me suis plusieurs fois écroulé à cause de la force de l’eau. Cette expérience est pire que celle de la montée dans le mât. Mais tout va bien à présent. » Un réveillon salé pour les marins… L’heure n’est pas à la fête. Il faut continuer coûte que coûte dans ce vent soutenu qui les propulse sur la route du retour à l’écurie.

Tous dans le Pacifique !

La bouteille de champagne ou le verre de vin, ça vous réchauffe le cœur ! Quelques photos envoyées pour souhaiter la bonne année 2013, et retour aux manoeuvres et à la table à cartes. Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) a perdu un peu de distance, obligé de piquer au sud. Il est à 479 milles d’Armel Le Cléac’h. « Le changement, c’est pour maintenant » avouait-il hier, impatient de doubler le Horn, et de jouer de bons coups sur l’échiquier de l’Atlantique Sud. Dans son sillage, à 500 milles, Alex Thomson (Hugo Boss) file en route directe vers le Horn à plus de 18 nœuds. En avant de la dorsale, Jean Le Cam  (Synerciel) a pu goûter à son bon gueuleton sereinement, l’écart avec ses poursuivants ne diminuant pas. Derrière, trois bateaux se tirent la bourre au niveau de la porte « Pacifique Ouest » qu’ils ont passé cette nuit : Mike Golding (Gamesa), Dominique Wavre (Mirabaud) et Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) naviguent dans un mouchoir de 100 milles… Comme prévu, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) ne fait qu’une bouchée d’Arnaud Boissières (Akena Vérandas). Ils n’ont plus que 4 milles d’écart. Cali reste cependant bien accroché au trio devant son étrave. Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) ont du faire face à des conditions très ventées. Bertrand prend la porte « Nouvelle Zélande » ce matin.

Une pensée en ce 1er janvier 2013 pour ces marins de l’extrême. Faites vos vœux !

Le top 5 au classement de 5 heures (4h UTC)

1- François Gabart (Macif) à 7 236,2 milles de l’arrivée

2- Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 26,5 milles

3- Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) 479,4 milles

4- Alex Thomson (Hugo Boss) à 988 milles

5- Jean Le Cam (Synerciel) à 2 072,1 milles.

 

Olivia Maincent