Ça ne va pas bien vite pour les leaders qui peinent à s’extraire d’une dorsale, une centaine de mille dans le sud des Malouines. On s’était habitué à des vitesses élevées à deux chiffres. Le voici à moins de 10 nœuds. Preuve qu’ils ont bien changé d’océan et de régime.
En bon ouvreur de voie, François Gabart est aussi le premier à buter dans ces vents faibles. Armel a ainsi récupéré une grosse poignée de milles sur son rival. Pour l’instant, les deux garçons suivent sensiblement la même option, celle qui devrait les conduire à laisser les Falkland à bâbord pour contourner cette bulle et bénéficier un temps d’un vent portant de secteur sud. Qu’ils profitent de cette accalmie, car la suite du programme va se jouer sur la tranche avec l’arrivée d’une dépression sud-américaine porteuse de vents soutenus… de face.
A 120 milles du cap Horn et moitié moins des côtes chiliennes, Jean-Pierre (Virbac-Paprec 3) a également ralenti. Le vent est en train de refuser, si bien qu’il pourrait bientôt se retrouver au débridé. Il est toujours attendu demain, au petit matin, aux portes de l’Atlantique sud.
A l’autre extrémité de la flotte, Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets), Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) et plus loin, Alessandro di Benedetto (Team Plastique) poursuivent chacun, à distance, leur bonhomme de chemin.
Le premier navigue sur la lisière d’un vaste anticyclone qui va bientôt lui compliquer la tâche pour remonter vers la porte Pacifique Ouest. Pour Tanguy, au sud de la porte Nouvelle-Zélande, c’est un peu la douche écossaise. Après le calme plat de cette nuit (0,4 nœud de vent à l’anémomètre), il est en train de se faire rattraper par une dépression qui va à nouveau lui prodiguer de forts vents de nord-ouest.
Le franco-italien Alessandro Di Benedetto s’attaque de son côté à la deuxième moitié du parcours dans un flux perturbé au sud des îles Auckland…
C.El