Découvrez les principales déclarations du live de jeudi avec Jean-Pierre Dick, Armel Le Cléac’h, Bertrand de Broc, Dominique Wavre et Alessandro Di Bendetto, marqué par la demande officielle de Bernard Stamm de rouvrir son dossier.
Jean-Pierre Dick (FRA, Virbac-Paprec 3)
Ça n’a pas été mon passage du Horn le plus simple ni le plus festif. Il faisait nuit, je n’ai même pas vu le caillou. C’était un cocktail assez étonnant, mais je l’ai passé !
La mer est absolument démente, le vent est d’une force dingue, de face, j’ai mal pour mon bateau. Depuis le passage de Drake c’est l’enfer. Je n’ai pourtant pas vu de vent fort de nord mais c’est un matin assez difficile. J’essaye de comprendre mais je dois avouer que je n’ai pas bien regardé les fichiers de vagues, je vais re-regarder car le bateau tape. Dès qu’il accélère un peu c’est l’enfer. En plus, le vent a bien molli donc le bateau est un peu déséquilibré, c’est extrêmement désagréable. J’étais au près cette nuit car le vent n’était pas si fort, mais maintenant je suis au portant.
(A propos de sa sortie du Pacifique) Ç’aurait été bien d’avoir une mer lisse derrière mais dans tous les cas, par rapport au mois passé dans le grand sud, ça fait du bien d’en sortir. J’espère que l’Atlantique sud sera aussi sympa qu’à l’aller et que ça va bien se passer.
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
On est en avant d’une dépression, sur zone on a 25 nœuds de vent, un ciel couvert et bien gris et une mer un peu formée. On avance de travers, ça s’agite un petit peu. Les conditions sont bien différentes d’hier, ça a bien changé ! Hier c’était calme, maintenant on va avoir ces conditions pendant une grosse journée, voire un peu plus. Mais on va bientôt faire cap au nord et avoir des températures plus chaudes. Pour le moment il fait encore un peu frais, il ne fait pas encore 10°C.
(Sur les options à venir) Je pense qu’il y a des coups à jouer, le terrain de jeu est complètement ouvert. La météo n’est pas simple mais on va avoir un premier bilan au large du Brésil, il y a des bords à tirer, des options à prendre, ça va être intéressant de voir ce que ça va donner car ça reste une course quand même.
Bertrand de Broc (FRA, VNAM avec EDM Projets)
J’étais en train de faire une petite sieste. Maintenant que mon gennaker et ma GV sont bien établis et que je fais cap vers la prochaine porte, ça va ! Le bateau glisse, c’est calme, il n’y a pas de vague, pas de mer, à peine 1 mètre de houle, pas de bruit... C’est agréable. J’espère que le petit temps qu’on va avoir ne sera pas trop pénalisant. Il y aura un peu de pétole mais c’est dur à anticiper ici, on verra bien. Il n’y a pas beaucoup de choix, il faut aller chercher la porte en passant tout droit dans la bulle. Je n’ai pas beaucoup de vent, entre 12 et 15 nœuds, mais il faut passer par là, on fait avec.
Le bateau prend forme petit à petit, j’essaye d’en tirer le maximum. En ce moment je me fais plaisir, je retrouve des sensations et malgré le peu de vitesse on a un temps très agréable et on peut profiter un peu du bateau.
Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
Ce qu’il s’est passé il y a deux jours, c’est que le bout d’amures a cassé, la galette a explosé et le gennaker était fou ! C’était le grand, j’avais donc 350m2 à maîtriser. J’ai dû l’enrouler mètre par mètre, c’était vraiment une bagarre pendant 2h/2h30 pour le ramener sur le pont. J’y ai laissé pas mal de force et de plumes, mais j’ai réussi à le maîtriser ce chien fou ! La galette est morte, j’ai un chandelier explosé mais pour l’instant je n’ai pas vu d’autre dégât.
Je suis fourbu de courbatures, je dois avoir quelques bleus mais j’ai surtout eu beaucoup de stress. Et quand tu es trempé par une eau à 8°... Quand tu termines cette opération, tu es assoiffé, la gorge sèche et tu es extrêmement fatigué. Mais je m’en suis remis ! Depuis il y a eu des empannages et d’autres choses, il ne me reste plus qu’à vérifier que rien d’autre n’a été abîmé.
Alessandro Di Benedetto (FRA/ITA, Team Plastique)
J’ai du vent, ça va bien, je suis à 400 milles au sud de la Nouvelle-Zélande et pas loin de l’île Campbell. La mer est assez formée et le vent variable, de 16 à 35 nœuds en cas de rafale.
J’ai partiellement résolu mes problèmes d’autopilote, ce qui était important pour pouvoir récupérer un peu de sommeil. Les safrans sont eux aussi en place. Un bout qui maintient la lame du safran tribord immergé avait cassé, j’ai donc dû ralentir l’allure, refaire le circuit et remettre la lame à l’eau. J’ai envisagé de m’abriter du vent à l’île Auckland ou Campbell, mais au final si rien ne se passe d’ici les îles, je vais continuer tout droit et attaquer la première porte Pacifique.
Je vais essayer de bien naviguer, garder le moral et conserver le bateau dans de bonnes conditions. Je suis très content d’être ici et de bien avancer.