05 Janvier 2013 - 14h59 • 2430 vues

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Retrouvez les principales déclarations d’Armel Le Cléac’h, Arnaud Boissières et Alessandro Di Benedetto lors du live de samedi. Le skipper de Team Plastique, qui fête son anniversaire, a pu discuter avec son ami Romain Lucat, présent en plateau.

Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
Cette partie-là de l’Atlantique entre le cap Horn et le Brésil, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple au niveau de la stratégie. Ça change pas mal tous les jours au niveau des fichiers météo. Il faut trouver le meilleur chemin pour aller rejoindre les alizés au niveau du Brésil, ce n’est pas facile.

(Sur sa barbe fournie) Les conditions depuis le Horn, ce n’est pas les vacances. On a eu une dépression assez creuse, au portant dans une mer démontée. Les dernières 36 heures n’ont pas été très drôles. Il y a eu de quoi faire, des changements de voiles, du matossage, des empannages donc j’avais autre chose à faire que de me raser. Et puis il y a un moment où on se dit qu’il faudrait aller dormir un peu donc on n’a pas vraiment le temps de se raser. Mais ne vous inquiétez pas, je n’arriverai pas aux Sables avec cette grosse barbe.

(Sur sa stratégie) Je suis toujours content de ma position ! On verra ce que ça donne dans quelques temps. Je fais ma route, je ne m’occupe pas trop de ce que fait François. Pour l’instant ça avance, c’est bien, on fera les comptes dans une semaine. Les degrés remontent tout doucement, il fait assez frais la nuit mais on sent qu’on se rapproche de zones un peu plus chaudes.

Arnaud Boissières (FRA, AKENA Vérandas)
C’est un peu le shaker, il n’y a pas énormément de vent, il y a 32 nœuds mais la mer est de travers, assez forte, 4 ou 5 mètres de creux. C’est un peu l’auto-tamponneuse.

C’est sûr que ce sont vraiment des conditions de Grand Sud. Le ciel a bien changé, je me trouve à 1400 milles du cap Horn donc je me dis que c’est le dernier coup de vent avant d’y arriver. Je savoure !

Bernard Stamm va quand même super vite par rapport à nous quatre (ndlr : lui-même, Javier Sanso, Dominique Wavre et Mike Golding). J’ai mon « chorizo espagnol rouge » sur l’écran en ligne de mire. C’est un peu le shaker à bord mais tout va bien.

Alessandro Di Benedetto (FRA/ITA, Team Plastique)
Là j’ai du vent assez fort et je viens de passer il y a quelques minutes la porte Nouvelle-Zélande. J’ai pu à nouveau abattre un peu pour reprendre le cap pour la prochaine porte Ouest Pacifique. Ça va mieux, j’ai 41 nœuds de vent mais j’ai changé de cap, j’ai pu abattre, je suis un peu plus tranquille.

Aujourd’hui j’ai un petit souci avec le moteur. Il ne marche pas donc je vais voir. Ça fait quelques jours que je n’ai pas dormi comme je voudrais donc je vais dormir et essayer de le remettre en route demain. Il va falloir faire avec mais le moteur c’est très important, notamment pour les ballasts.

Mike Golding (GBR, Gamesa)
On est toujours dans une situation difficile, les vents ont faibli et la mer est agitée. Il y a de grosses rafales qui n’ont pas l’air de vouloir se calmer avec des pointes à 35 nœuds sur un vent de 22 nœuds. Pas facile de trouver la stratégie de navigation qui s’adapte à ces deux types de vitesse de vent. Je me rapproche progressivement de la porte, je suis 6-7 milles au sud. Une fois la porte franchie, j’espère pouvoir partir sur une combinaison de voiles plus simple et avancer plus tranquillement, avec une trajectoire plus directe.

Je ne vis pas mon moment le plus facile, et certainement pas ma traversée des mers du sud la plus rapide, à cause de toutes les manoeuvres qu’il a fallu faire. La route a été longue, on a hâte d’atteindre le cap Horn et de commencer la remontée vers le nord.

La dernière fois, le cap Horn ne s’était pas trop mal passé, c’est au niveau des Iles Malouines que ça avait été plus compliqué. Cette année, en revanche, ça va être plus dur, je pense. Si j’en crois les derniers fichiers météo, notre approche se fera dans une dépression et c’est un autre système qui nous accueillera au passage du cap Horn. Ajoutons à cela le facteur glace, assez complexe en ce moment, et on comprendra que tout ça ne va pas être évident. Actuellement, le routage m’indique qu’il va y avoir pas mal d’empannages au programme, il va donc falloir que j’étudie sérieusement la situation pour faire les meilleurs choix.

Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
Mes conditions actuelles sont vraiment dures, il y a des vagues immenses et il fait également très froid. Il doit me rester 4 ou 5 jours avant le cap Horn. Il me semble bien que ce sera mon dixième passage du cap Horn.  S’il y a bien une chose dont je ne peux pas me plaindre, c’est la nourriture. J’ai mangé de très bonnes choses dernièrement, dont du foie gras, je me suis fait plaisir!

Alex Thomson (GBR, HUGO BOSS)
Ca va, j’ai passé le cap Horn pour la première fois de ma carrière en solo et l’une des conséquences positives, c’est que j’ai désormais des conditions différentes, bien plus clémentes.  Malgré tout, je n’ai pas encore eu la possibilité de me laver ou de me raser. Ca fait un mois que j’ai des problèmes avec mon hydrogénérateur et j’espère pouvoir réparer tout ça bientôt. Je n’ai pas franchement le choix puisque je n’ai pas assez de carburant pour terminer la course dans les conditions actuelles. Donc je me concentre actuellement sur une chose: Naviguer d’une façon qui me permettra d’arriver jusqu’à la ligne d’arrivée. Je ne prête pas tellement attention aux trajectoires, aux positions et aux choix tactiques des autres.

Romain Lucat (chef de projet chez Bénéteau)
J’ai assisté Alessandro, je l’ai aidé à réaliser son tour du monde en Mini 6,50 pendant neuf mois. Je suis assidûment la course. C’est bluffant. Ils ont réussi à faire des prouesses en battant le record de distance en 24 heures.

 


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