Depuis Gdansk, en Pologne, Zbigniew « Gutek » Gutkowski nous parle de son état d’esprit et de ses projets un mois et demi après son abandon (le 21 novembre en raison de problèmes de pilote automatiques).
Ses projets
« J’ai été très occupé (depuis l’abandon) puisqu’il a fallu que je trouve des cadeaux de Noël pour mes filles et ça, c’était vraiment ma priorité ! (rires) Maintenant que Noël est derrière nous, je vais devoir repartir à Ténérife, dans les Iles Canaries, où se trouve actuellement mon bateau. Voilà donc mon programme pour l’instant. Après ça, tout va dépendre de la tournure que va prendre notre histoire de pilote automatique, il va falloir voir comment les choses évoluent. Quoi qu’il en soit, nous avons ce superbe projet de traversée de l’Atlantique avec une arrivée dans les Caraïbes. Une fois là-bas, nous participerons à une régate. Nous mettrons ensuite le cap sur New York, où nous patienterons jusqu’à ce que les conditions soient favorables à une traversée de l’Atlantique dans l’autre sens. Notre retour en Europe est prévu pour début mai 2013. Bien sûr, tout ça se fera à bord du monocoque ENERGA sur lequel j’ai participé au Vendée Globe vu que l’autre bateau (ENERGA 2, l’ex-Bagages Superior qui a remporté le Vendée Globe 1992-1993) est toujours amarré aux Sables d’Olonne. ENERGA continue à nous soutenir dans nos projets. »
Retour sur son Vendee Globe 2012-2013
« Je crois que j’ai fini par accepter ce qui s’est passé dans le Vendée Globe. La voile est un sport merveilleux mais parfois, c’est la merde. Ces moments-là te rendent tristes et il peut y avoir beaucoup de frustration. J’ai ressenti pas mal de colère quand j’ai dû abandonner le Vendée Globe à cause de mon pilote automatique mais il faut bien voir une chose : on ne peut pas tout contrôler. Ça reste dur à vivre, surtout quand on voit tout son travail, et tout le travail d’une équipe entière, anéanti. Mais parfois, on ne peut tout simplement rien faire. On aimerait pouvoir changer certaines choses, mais on ne peut pas. »
Comment il suit la course
« Je vais souvent sur le site internet officiel du Vendée Globe et j’ai téléchargé l’appli de la course sur mon iPhone. Je suis donc au courant de tout ce qui se passe et je suis les développements de la course très régulièrement. Bien sûr, je porte une attention particulière à Alex Thomson, qui est un ami. Je veux savoir ce qu’il fait, où il en est et à quels problèmes il doit faire face. Son bateau est assez similaire au mien, ils sont de la même génération mais n’ont pas été dessinés pas le même architecte. François (Gabart) et Armel (Le Cléac’h) sont tout simplement incroyables, ce qu’ils font est complètement fou. Parcourir 545 milles marins sur 24 heures en solo alors qu’un équipage de dix personnes ne parcourt que 20 milles de plus sur la même période, c’est hallucinant ! J’aime bien Bernard Stamm, aussi, et avant (ses problèmes d’hydrogénérateurs), c’était bien pratique de le suivre puisqu’il était très proche d’Alex… »
Les Fêtes de fin d’année
« Noël et le Nouvel An peuvent être des périodes difficiles quand vous les passez seul en mer, même si vous décorez votre bateau… Donc je souhaite vraiment le meilleur à tous les skippers du Vendée Globe, tous mes voeux à eux, et surtout je leur souhaite de terminer la course à la meilleure place possible ! »
Cécile Vérin