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Alan Roberts : « Plus le défi est difficile, plus tu en tires profit »

ILS RÊVENT DU VG 2028. Alan Roberts 2/4.

Ils naviguent actuellement sur The Ocean Race en équipage, aux côtés de skippers chevronnés mais rêvent d’être au départ du prochain tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, sur leur propre bateau. Voici une série de portraits de skippers qui pourraient bien écrire la prochaine page de l’histoire du Vendée Globe, dès 2028.

Alan Roberts HOLCIM PRB
© Anne Beaugé / Holcim PRB

Champion national et international de dériveur, deux fois champion des champions britanniques, Alan Roberts a été initié à la voile hauturière et aux courses océaniques par son père, qui concevait et installait des gréements pour certains des projets les plus prestigieux de l'époque. Jeune puriste de la voile légère, il n'a jamais été attiré par le « yachting » et le monde des grands bateaux au Royaume-Uni, qu'il associait aux « blazers et aux yacht-clubs chics ». 

Mais, lors de ses études en architecture navale à l'université de Southampton, Alan est choisi pour participer à des régates et performe immédiatement en tant que tacticien et navigateur dans des événements de voile étudiants. Il décroche le titre de champion du monde de voile étudiant, ses idées s’adoucissent et son intérêt s’éveille… En 2013, il convoie le Figaro d’un camarade de classe qui vient de disputer la Solitaire de Dieppe à Cowes, de nuit. Cette traversée déclenche son envie de poursuivre sa propre carrière de skipper.


Mon intérêt pour la course au large m'a été transmis par mon père, qui a conçu et construit des gréements pour Peter Blake, Loïck Peyron et Ellen MacArthur. Je me souviens avoir sauté sur le trampoline de leurs bateaux, ce qui a évidemment éveillé mon intérêt ! Je me souviens avoir rencontré Pete Goss (skipper Vendée Globe) en 1996 et avoir accroché sur mon mur une photo dédicacée avec le message « tout est possible ». J'ai rencontré Ellen après son Vendée Globe et j'ai une carte de sa part sur laquelle est écrit « suis tes rêves ». On peut dire que c'est comme ça qu’est né mon intérêt pour la course au large en solitaire. Mais ce n'est que lorsque j’ai commencé à naviguer sur le circuit Figaro que j'ai vraiment eu envie de participer au Vendée Globe. 

Alan Roberts
équipier à bord de HOLCIM PRB

Aujourd'hui, douze ans plus tard, après neuf Solitaire du Figaro et plus de dix ans passés en France, Alan est devenu un co-skipper ou membre d'équipage de choix, sélectionné pour participer à des courses à bord des meilleurs IMOCA et multicoques Ultim. Actuellement équipier à bord d’HOLCIM PRB sur The Ocean Race Europe, le britannique savoure pleinement l’intensité de la régate mais avoue trouver aussi énormément de satisfaction dans les défis techniques. Toujours en quête d’optimisation de performance, il analyse en détail les données pour trouver des gains de vitesse et de maniabilité. 

Alan Roberts HOLCIM PRB
© Anne Beaugé / Holcim PRB

Pour moi, The Ocean Race Europe est une véritable occasion de me plonger dans les chiffres, de discuter avec les architectes navals et d'essayer vraiment de mieux comprendre la physique et la science qui se cachent derrière ces machines folles sur lesquelles nous courons.

Alan Roberts
équipier à bord d'HOLCIM PRB

À 35 ans, Alan a déjà en ligne de mire le prochain Vendée Globe et attend avec impatience la fin de The Ocean Race Europe pour pouvoir intensifier sa recherche de sponsor.  

Après avoir participé à The Ocean Race monde en équipage sur Biotherm (avec Paul Meilhat) et avoir été pendant deux ans co-skipper de Clarisse Crémer sur L'Occitane en Provence, période durant laquelle il a soutenu la Française à travers toute une série de défis émotionnels, Alan a désormais une expérience de premier plan sur plusieurs IMOCA dernière génération et estime être désormais armé des compétences nécessaires pour s'aligner avec ambition sur le prochain Vendée Globe.


Si je parviens à être au départ du Vendée Globe 2028, j’y serai avec un objectif de victoire. Je pense être parmi les 10-15 skippers qui peuvent y prétendre. Je veux faire le tour de la planète car c’est une aventure incroyable, mais je veux être en tête de flotte, c’est mon ambition.

Alan Roberts
Equipier à bord d'HOLCIM PRB

Durant la campagne L'Occitane en Provence, Alan a joué un rôle clé aux côtés de Clarisse, toujours disponible pour l’épauler et trouver des solutions pour l’aider à résoudre ses problèmes techniques sur son tour du monde. Le skipper britannique considère les moments difficiles - comme notamment le départ de The Ocean Race Europe à Kiel, où HOLCIM PRB a été victime d'une collision qui aurait pu mettre fin à la course quelques minutes après le coup d’envoi - comme de formidables occasions d'apprendre et de progresser en tant que marin. 


Plus le défi est difficile, plus tu en tires des enseignements, plus tu progresses. Lorsque tu navigues sur une mer calme, sous le soleil et avec un vent de 12 à 15 nœuds, c'est génial et très amusant, mais tu n’apprends pas autant !


Le navigateur britannique considère The Ocean Race Europe comme un excellent moyen d’obtenir de la visibilité pour son futur projet Vendée Globe après avoir travaillé dans l'ombre pendant plusieurs années. 


C'est une excellente occasion pour moi de montrer ce que j'ai à offrir, de me faire connaître et de montrer aux gens qui je suis, ce que je sais et mon niveau. J'ai suivi Clarisse pendant toute sa campagne Vendée Globe, mais une grande partie de ce que j'ai fait s'est déroulée « à huis clos » et personne n'a vraiment vu ce que j'ai accompli. Je pense que c'est maintenant une bonne occasion de me faire connaître. J'essaie de partager davantage et j'espère qu'il y a un sponsor qui apprécie ce que je fais.

Alan Roberts

Alan Roberts HOLCIM PRB
© Anne Beaugé / Holcim PRB

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