Commençons par l’essentiel : ils sont tous dans le Sud ! A 20 h 49 TU – « temps universel », pour les enfants qui nous lisent, car on le rappelle que nos marins se déplacent tellement sur la planète qu’ils changent d’heure comme de chemise, et que parler en « TU » permet ainsi de remettre les pendules à l’heure, si l’on puit dire -, Szabolcs Weöres (New Europe, 39e) a franchi l’Equateur. Le héros des Canaries, contraint de mouiller dans la baie de Las Palmas pour réparer ses voiles, poursuit ainsi sa longue route qui s’était pourtant mal engagée, prouvant qu’à cœur vaillant, et avec deux-trois notions de couture, rien n’est impossible !
Ils sont donc tous dans le Sud, et c’est aussi du Sud que, pour le gros de la flotte, vient le chambardement ! Après avoir été écrasé par la dépression, l’anticyclone de Sainte-Hélène, cette zone de haute pression caractéristique de l’Atlantique Sud, est de retour dans le jeu, bien décidé à rappeler les marins à leurs bonnes manœuvres.
Ainsi donc cette dix-neuvième nuit en mer (on verra si on arrive encore à tenir le fil sur la durée, déjà qu’on n’a plus assez de doigts pour compter) fut l’occasion de nombre d’empannages. Tête en haut, tête en bas : nous qui avions laissé notre flotte bien rangée à la queue-leu-leu vers le Cap de Bonne Espérance la retrouvons au petit matin lancée dans de sacrés déhanchés !
A ce petit jeu-là, Samantha Davies (Initiatives-Cœur, 10e) n’a pas été si mal servie pour l’heure, et nous racontait à l’aube :