Toutes les actualités

Gaston Morvan : « le mélange de compétition et d'exploration rend l’épreuve unique »

ILS RÊVENT DU VG 2028. Gaston Morvan 3/4.

Ils naviguent aujourd’hui sur The Ocean Race, en équipage, comme une étape de plus dans leur apprentissage du large. Mais leur véritable horizon, c’est bien le Vendée Globe : le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Une course unique, exigeante, totale. Ils sont plusieurs à nourrir cette ambition pour 2028, prêts à écrire la suite de l’histoire. Voici le nouveau portrait d’un possible futur concurrent à la 11e édition du mythique tour du monde.

Gaston Morvan
© Julien Champolion PolaRYSE / Paprec Arkea

Gaston Morvan fait partie de cette génération montante qui se prépare avec méthode et détermination à relever le plus grand défi de la course au large. Après avoir brillé durant quatre saisons sur le circuit Figaro Beneteau – 7ᵉ et premier bizuth en 2021, 5ᵉ en 2022, 4ᵉ en 2023 puis 3ᵉ en 2024, sacré champion de France Élite de Course au Large – il élargit désormais son champ d’expérience en IMOCA. En 2023, il dispute la Transat Jacques Vabre aux côtés de Giancarlo Pedote sur Prysmian Group. Cette saison, il se distingue avec une 2ᵉ place sur la Course des Caps, une victoire sur la Rolex Fastnet Race avec Élodie Bonafous (Petits Princes – Quéguiner), puis embarque sur Paprec Arkéa pour deux étapes de The Ocean Race Europe aux côtés de Yoann Richomme. Autant d'étapes qui jalonnent une trajectoire ascendante, tournée vers un seul objectif : être au départ du Vendée Globe 2028. 

Le déclic de l'IMOCA

Issu de la voile légère – un titre européen en Laser et une 7ᵉ place au Mondial en 2017 –, Gaston a trouvé dans le Figaro une école d’excellence. Mais c’est en embarquant avec Giancarlo Pedote sur Prysmian Group que l’idée d’un tour du monde en solitaire a commencé à germer. « Ça a été un vrai déclencheur. Goûter à ce bateau, à sa technologie, aux foils… ça m’a tout de suite rappelé mes débuts en Figaro : une intensité, une envie de pousser le projet à fond. » Depuis, chaque opportunité a conforté ce virage. Début 2025, il multiplie les navigations sur l’IMOCA Association Petits Princes – Quéguiner d’Élodie Bonafous : « Ce que j’ai aimé, c’est que ce n’était pas juste une pige. J’ai pu participer aux entraînements, au développement du bateau, et on avait vraiment la même envie de progresser ensemble. » Résultat : une deuxième place sur la Course des Caps et une victoire éclatante sur la Rolex Fastnet. Plus récemment, embarqué sur Paprec Arkéa pour deux étapes de The Ocean Race Europe, il a mesuré ce que signifie la haute intensité. 


Naviguer avec Yoann et son équipe a également été un vrai accélérateur d’apprentissage. Voir la maîtrise qu’il a de son bateau, c’est une source d’inspiration énorme.

Gaston Morvan
Equipier à bord de Paprec Arkea

Gaston Morvan
© Julien Champolion PolaRYSE / Paprec Arkea

Un rêve devenu horizon crédible

Pendant longtemps, le Vendée Globe était « dans un coin de ma tête ». « J’étais concentré sur le Figaro. Je n’avais pas osé me dire que c’était possible », reconnaît-il. Mais ses premiers milles en IMOCA ont changé la donne. « maintenant que j’ai goûté à ces monocoques de 60 pieds, je me dis que c’est peut-être un défi taillé pour moi. » Ce qui l’attire, c’est autant le sport que l’aventure. « Le niveau de la course a explosé. Les flottes sont compactes, chaque jour c’est de la bagarre, ça joue au mental, au détail. C’est ce que j’aime : sentir qu’il n’y a pas de marge, qu’il faut être précis tout le temps. Mais ce qui me fait rêver aussi, c’est d’aller enrouler les trois caps. C’est ce mélange compétition et exploration qui rend l’épreuve unique. » Pour autant, le Breton reste lucide.


On ne débarque pas sur une épreuve telle que celle-ci en visant d’emblée la victoire. Je veux prendre les choses étape par étape, trouver le bon projet, à la bonne taille, et le pousser le plus haut possible.

Gaston Morvan
Equipier à bord de Paprec Arkea

Héritage et ambition

Grandir dans le pays des Abers, dans le Nord Finistère, c’est forcément grandir au rythme des marées et des histoires de mer. Fils de Gildas Morvan, figure marquante du circuit Figaro, Gaston n’a pas échappé à cette influence. « Mon père a beaucoup rêvé de cette course autour du monde sans réussir à monter le projet. J’ai toujours senti cette petite frustration chez lui. Peut-être qu’inconsciemment, ça m’a un temps retenu d’y penser moi-même. » Aujourd’hui, il se projette autrement. Ses quatre participations solides à la Solitaire, une progression régulière et l’expérience accumulée en IMOCA lui donnent une nouvelle assurance. « Ce que j’ai construit me permet de me dire que c’est possible. La grande boucle planétaire, c’est un objectif clair. J’ai le temps, et surtout l’envie de bâtir un projet qui tienne la route. » À 27 ans, Gaston Morvan avance avec méthode et détermination. Les bases sont posées pour l’amener bientôt vers la plus mythique des lignes de départ, au large des côtes vendéennes. Le Vendée Globe n’est plus une idée lointaine, mais une ligne d’horizon bien réelle.


Partager cet article

Dernières actualités