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La « remontada » de Thomas

Alors que son ‘coéquipier’ de chez VULNERABLE, Sam Goodchild, avait repris le contrôle de la course dans l’entrée du Pot-au-Noir, c’est désormais Thomas Ruyant qui est à la fête et en tête. Son positionnement plus Ouest lui a permis de toucher plus de vent et d’être même deux fois plus rapide que ses rivaux au cœur de la nuit. Il a ainsi grappillé des milles dans les dernières heures jusqu'à prendre les commandes du classement. Alors que la tête de course commence déjà à sortir du Pot-au-Noir, certains y sont englués, d’autres s’apprêtent à y entrer.

LORIENT, FRANCE - 12 SEPTEMBRE 2024 : Le skipper de VULNERABLE, Thomas Ruyant (FRA), est photographié le 12 septembre 2024 au large de Groix, Lorient, France - Photo par Pierre Bouras
LORIENT, FRANCE - 12 SEPTEMBRE 2024 : Le skipper de VULNERABLE, Thomas Ruyant (FRA), est photographié le 12 septembre 2024 au large de Groix, Lorient, France - Photo par Pierre Bouras

Dans la famille VULNERABLE, place à Thomas Ruyant ! Alors que Sam Goodchild impressionne depuis le début de la course, c’est désormais au tour du Nordiste de réaliser un sacré tour de force. Positionné plus à l’Ouest que ses concurrents directs, il est parvenu à se montrer beaucoup plus rapide dans le fameux Pot-au-noir qui oblige tant à se creuser les méninges. « Au cœur de la nuit, sur 4 heures, sa vitesse était de 16,9 nœuds, contre 5 à 6 nœuds pour Sam (Goodchild) et Sébastien (Simon), assure Pierre Hays de la direction de course. Il a réussi à trouver un passage moins complexe et à en profiter ». À 7 heures ce matin, Thomas Ruyant avait d’ailleurs pris la tête de la course pour la première fois depuis le départ. Au pointage matinal, il compte 6,5 milles d’avance sur Sam Goodchild (2e) et 24 milles sur Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e).

Une équation complexe 

Thomas est ainsi le premier à s’extraire du Pot-au-Noir. Ses concurrents directs devraient l’imiter, eux qui ont retrouvé un peu plus de vitesse à la fin de la nuit. Derrière, ça cravache pour ne pas se faire distancer. Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance, 6e) rappelait ce matin que l’équation était complexe : 


« Le Pot-au-Noir n’est pas si simple que ça. Avec Yoann (Richomme), on avait repris pas mal de terrain sur Sam (Goodchild), Thomas (Ruyant) et Nicolas (Lunven). Et puis il y avait un beau couloir mais une nouvelle masse nuageuse s’est créée pile au-dessus de nous et on a pris un peu cher. Hier, on a eu des vents très faibles avec parfois zéro nœud, un peu de courant pas forcément dans le bon sens et des petits couloirs de vent à prendre de la fin d’après-midi à cette nuit. J’espère en sortir bientôt, même si on ne sait jamais quand c’est totalement fini ».

Charlie Dalin
MACIF Santé Prévoyance

Pour Charlie comme pour tous ceux qui progressent à l’avant de la flotte, les regards sont surtout portés sur la suite. Or, impossible de prendre du retard tant cela pourrait coûter cher. « Il ne faut pas que ça dure trop longtemps. Les systèmes météo sont comme les trains : quand c’est l’heure de partir, il faut partir ! Si on veut accrocher ce système de vent qui va nous pousser vers le Sud-Est, il est temps de sortir du Pot-au-Noir ! »

heureux COMME DENIS

Comme le note Pierre Hays, il y a donc « un skipper qui est sorti du Pot-au-Noir (Ruyant), d’autres qui vont en sortir (Goodchild, Lunven et leurs poursuivants), certains qui sont ‘en plein dedans’ (Seguin, Dutreux, Joschke, Burton notamment) et d’autres qui vont y entrer (Van Weynbergh, Amedeo, Heer). »  Guirec Soudée (Freelance.com, 30e) fait justement partie des marins qui vont y rentrer dans les prochaines heures. L’aventurier sait que la traversée du Pot-au-noir est très aléatoire : « j’ai des souvenirs où ça avait été plus long que ce que j’avais imaginé ». Pour lui, « ce n’est pas la partie la plus rigolote mais ça fait partie du jeu ». Il y voit même un avantage : « avec les grains, tu peux te balader sur le pont et en profiter pour te laver et nettoyer tes affaires ! »

Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group, 37e) doit encore attendre une journée avant le Pot-au-Noir, lui qui progresse à plus de 500 milles de la tête de course. Pourtant, le Belge est un skipper épanoui, simplement heureux de faire partie de cette grande aventure qu’est le Vendée Globe. Il raconte, sourire aux lèvres :  « Même quand j’ai des réparations à faire, j’apprécie tout. Tous les jours je me dis : quelle chance, tu fais le Vendée Globe, c’est énorme ». Profiter permet aussi de faire des petits clins d’œil à ceux qui sont restés à terre. Hier soir, le skipper belge s’est offert « une petite bière ». « C’est la fête des étudiants de l’Université libre de Bruxelles, tous les 20 novembre. J’avais envie de leur faire un petit clin d’œil ! » 

Avec une vue à 360° sur l’Atlantique, il y a décidément des apéritifs plus inoubliables que d’autres ! En tête de flotte, on s’apprête aussi à trinquer. Comme le veut la tradition, il faudra célébrer Neptune au passage de l’équateur. Et c’est pour bientôt : les premiers devraient le franchir d’ici 24 heures. 


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