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Violette Dorange : « Le Vendée Globe est maintenant un objectif concret »

Aujourd’hui âgée de 21 ans, Violette Dorange pourrait être la plus jeune femme à s’aligner au départ d’un Vendée Globe. En vue du prochain tour du monde sans escale et sans assistance en 2024, la rochelaise est en train d'acquérir l’IMOCA Hubert, celui sur lequel Jean Le Cam a décroché la 4e place en 2020. Malgré son jeune âge, son parcours est complet. Elle n’a brûlé aucune étape : voile légère, Mini, Figaro… Portrait d’une skipper ambitieuse nouvelle génération.  

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Violette tire ses premiers bords devant le port de La Rochelle en Optimist, à l’âge de 7 ans. Elle découvre alors le Vendée Globe avec Jean-Pierre Dick, qui partagea, plus jeune, les bancs de l’école vétérinaire avec ses parents. Au lycée, elle entre en sport étude voile où elle pratique le 420, support sur lequel elle représentera la France au championnat du monde. Très vite, elle se met à rêver du large. Jean-Pierre Dick lui conseille alors de construire un projet Mini 6.50. Après une petite année de préparation, elle s’élance à l'assaut de l’Atlantique en solitaire, sur un bateau de 6,50 mètres. La saison suivante, Violette intègre le circuit Figaro, reconnu pour son exigence. Elle y restera trois saisons : « Tout s’est enchaîné assez rapidement. J’ai saisi chaque opportunité. » Une carrière rapide, mais sans précipitation. Aujourd’hui, la jeune navigatrice touche son rêve du doigt, prendre le départ du Vendée Globe : « J’ai toujours dit que je ferais le Vendée Globe, mais jusqu’à il y a peu de temps, je ne le disais pas vraiment sérieusement ! Aujourd’hui, c’est un objectif concret. » Résolue, elle ajoute : « Je mets tout en œuvre pour y arriver. »

Un bateau, une équipe technique mais pas encore de partenaire titre

Un tel projet passe évidemment par la recherche de partenaires, une étape cruciale dans laquelle l’aide son père est précieuse : « Mon père adore monter des projets. Il m’aide sur la partie administrative et commerciale. En revanche, il n’intervient jamais sur la partie technique et sportive. » Si des premières entreprises ont déjà répondu présentes, le partenaire titre reste encore à trouver : « C’est un peu stressant, mais le plus important était d’avoir le bateau pour commencer à m’entraîner car il y en avait très peu sur le marché. » Là aussi, la navigatrice ne perd pas de temps : elle a ramené le bateau en métropole après la Route du Rhum - Destination Guadeloupe avec l’équipe technique. Un entraînement intensif de quinze jours dans des conditions parfois compliquées : « Sur le convoyage, c’était la première fois que je naviguais plusieurs jours en IMOCA. Passer du Figaro à l’IMOCA, c’est quand même quelque chose… Tu changes de dimension ! » Mais les appréhensions ont vite laissé place au plaisir : « La première nuit, je ne me sentais pas forcément très à l’aise, mais ensuite j’ai adoré ! Ça m’a beaucoup rassuré. C’est un gros bateau, mais c’est à peu près les mêmes manœuvres. Il y a des procédures qu’il faut apprendre, il faut faire les choses les unes après les autres. De toute façon, le bateau dépasse tout le monde ! Et ce n’est pas parce que l’on est un grand gaillard que l’on va mieux y arriver. »

En hébergeant son projet chez Jean Le Cam à Port La Forêt, la jeune femme bénéficiera de ses précieux conseils. Le sexagénaire, lui aussi candidat au prochain Vendée Globe sur son IMOCA neuf à dérives droites l’aidera à prendre en main son ancien bateau. « J’ai déjà fait quelques entraînements avec Jean la saison dernière. Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est qu’il m’a accordé sa confiance tout de suite. Dès le premier entraînement, il m’a laissé faire des manœuvres en faux solo. Il a envie de transmettre, c’est une chance ! »

Navigatrice de génération Z

Au-delà de l’aspect technique et sportif, la navigatrice a aussi une très grande aptitude à communiquer. Très à l’aise sur les réseaux sociaux, elle avoue prendre beaucoup de plaisir à partager ses aventures : « J’adore raconter mon projet. Je veux montrer l’envers du décor, la préparation, l’équipe… J’ai plein d’idées nouvelles ! » Sur Instagram, elle compte déjà plus de 10k followers et certaines de ses vidéos TikTok comptent plus de 20k vues ! Mais Violette souhaite aussi donner du sens à ses projets sportifs. Depuis 2020, elle s’engage aux côtés des Apprentis d'Auteuil, une fondation au service de la jeunesse en difficulté. « J’ai créé des liens avec de nombreux jeunes. Aujourd’hui, je travaille avec cinq établissements, un peu partout en France. J’ai vraiment envie de continuer au travers de mon projet Vendée Globe. » Une bonne dose d’ambition, un grand cœur, une pointe de rigueur et tout cela dans un cadre bien défini, ne serait-ce pas les premiers ingrédients d’une campagne réussie ?


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