Décidément, le verre a du mal à passer. Ils sont tous là à se regarder du coin de l’œil à la grande table du dîner, car dès la première gorgée, ils l’ont bien compris nos 37 solitaires dans l’Océan Indien : « Faut r'connaître… c'est du brutal ! » Parfois, à les écouter, on en vient même à se demander : sont-ils en pleine course autour du monde ou en train de faire des emplettes à la boucherie du coin ? Voilà la mer « hâchée », qui « envoie du steak », voire qui « charcute sévère ». Et pourquoi pas « brisée menu menu » ? A deux doigts de finir en eau de boudin leur histoire…
« J’ai pas réussi grand-chose dans ce que j’ai entrepris »
Alors ce matin, après une nouvelle nuit océanique façon « je dynamite, je disperse, je ventile ! », nos poètes sous trinquette semblent presque faire du Audiard. De quoi donner raison à celui qui disait « C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases… » A commencer par Damien Seguin (Groupe APICIL, 17e), actuellement à mi-chemin de cet interminable Indien, qui résume avec un certain sens de la formule :