L’arrivée de Denis clôt cette incroyable édition du Vendée Globe. Il peut être fier de son tour du monde ! Il a fait preuve de courage et d’un incroyable engagement pour ramener son bateau aux Sables d’Olonne. Qu’il profite de ces derniers instants en mer et qu’il savoure cette ultime remontée du chenal de cette édition, qui s’annonce mémorable et digne de sa combativité.

L’alizé est parfois instable en force et en direction. Je suis à 20 nœuds là mais avantj’ai eu une petite zone de vent faible. Je n’ai pas manœuvré depuis longtemps et il n’y a pas de changement de voile jusqu’à la dorsale. J’en profite pourbien récupérer et être d’attaque avec la dorsale. Les températures commencent à baisser au fur et à mesure que je remonte vers le nord. Mais j’essaie de ne pastrop penser à l’arrivée parce que la course est encore longue. 

Avec la mer de face, j’ai fait mon saut de vague le plus violent depuis le début du Vendée Globe, tout a volé dans le bateau ! C’était un peu inattendu.

Je viens de me réveiller avec une nouvelle alarme, ça m’a fait bizarre, je me suis demandé ce qui m’arrivait ! Il fait 9° dans la zone de vie, mais d’ici 48h j’aurai 13-14 degrés. La bonne nouvelle c’est qu’on devrait passer assez proche du cap Horn, et de jour ! La dernière fois, sur le dernier Vendée Globe, j’étais frustré de ne pas l’avoir vu. Je suis content de retrouver l'Atlantique, je crois que j'aime bien l'Atlantique !

On a passé le point Nemo cette nuit, ça correspond à la longitude de Seattle, pour les fans de géographie ! On commence à se recaler doucement sur les fuseaux horaires de la France. On devrait passer le cap Horn le 23 ou le 24. Le cap Horn pour noël, c’est pas mal ! Les derniers routages nous font passer loin du cap, la dernière fois j’étais passé de nuit, j’aurais bien aimé le voir cette fois-ci, mais ça peut encore changer !

Quand j’évoluais en avant la grosse dépression, j’ai eu une petite fuite dans mon réservoir de diesel. Je n’ai pas pu beaucoup réparer, heureusement que ce n’était que ça, car il ne fallait vraiment pas se faire rattraper. C’était une sacrée aventure ! Malheureusement pour moi, les écarts vont se réduire dans les prochains jours. Dans 24 heures, on passe le cap Leeuwin. Mon prochain empannage est dans une petite dizaine d’heures. J’ai un long bord à tirer, je vais en profiter pour bien me reposer et faire un tour du bateau pour m’assurer que tout va bien. Je vais aussi vérifier cette histoire de fuite de gasoil.

J’ai l’impression d’avoir été téléporté de l’équateur jusqu’ici ! C’est vraiment impressionnant le peu de temps qu’on a mis à faire ce tronçon. Je ne réalise pas du tout que si tout se passe bien, cet après-midi on passe le cap de Bonne Espérance. C’est dingue, j’ai un peu perdu le fil du temps, je ne sais plus trop quel jour on est. Il y a quelques énervés autour de moi… Il faut essayer d’aller « encore plus vite que vite » !

« J’ai fait une nuit blanche. Je crois que j’ai eu tout le catalogue des mauvais choix de manœuvres et je me suis fait arrêter par le devant de l’île… Je n’ai pas eu de chance, je n’ai jamais réussi à empanner, c’était très frustrant. Ce début de course, c’est un peu en mode Solitaire du Figaro avec pas mal de tactiques et de placement. »