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Troubles de voisinage

Sur le Vendée Globe, il ne s’agit évidemment pas de problèmes d'entretien du jardin, de constructions gênantes ou d’attroupements en bas de l'immeuble, mais l’on relève néanmoins quelques troubles de voisinage. Entre ceux qui doublent sans demander la permission dans l’escalier du bâtiment Sud-Est, ceux qui profitent de la nuit pour grappiller du terrain et ceux qui préféraient voir les autres d’un peu plus loin, des gênes sont constatées. Le premier à se plaindre, s’il n’avait pas autre chose à faire, pourrait être Charlie Dalin. Le skipper de MACIF Santé Prévoyance, qui a franchi en tête la longitude du cap de Bonne Espérance hier, puis celle du cap des Aiguilles marquant le passage entre l’océan Atlantique et l’océan Indien la nuit dernière, s’est en effet fait bousculer par trois riverains dans la foulée. Pire, Yoann Richomme (PAPREC-ARKÉA) a mis fin pour lui à huit jours non-stop de présidence au conseil syndical !

LE 29 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau MACIF Santé Prévoyance lors de la course à la voile du Vendée Globe le 29 novembre 2024. (Photo du skipper Charlie Dalin) Cap de Bonne Espérance
LE 29 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau MACIF Santé Prévoyance lors de la course à la voile du Vendée Globe le 29 novembre 2024. (Photo du skipper Charlie Dalin) Cap de Bonne Espérance

« On fait notre Vendée Globe à nous. On ne regarde même pas les premiers. On joue avec nos voisins de palier. On ne s’invite pas à bouffer le soir mais c’est assez sympa quand même ! », a commenté Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) pour qui la cohabitation se passe plutôt bien même s’il admet être parfois un peu contrarié par l’instabilité du vent et le schéma météo qui l’oblige à descendre l’Atlantique Sud en escalier pour se maintenir dans un vent soutenu. Contrarié aussi par l’impertinence de certains de ces fameux voisins. « Cette nuit, j’ai vu quelqu’un passer trois milles devant moi. Il faisait un meilleur cap et allait trois nœuds plus vite. Je me suis bien demandé qui c’était puis je me suis rendu compte que c’était Giancarlo Pedote dont le bateau n’était pas bien identifié à l’AIS. Je l’aime bien Giancarlo, mais je préfère quand même quand il est derrière moi ! », a gentiment rouspété le Finistérien qui, comme les autres habitants de son lotissement, va continuer d’accélérer progressivement la cadence dans les prochains jours, et même se faire un peu botter le train au niveau du cap de Bonne Espérance.

Petits échanges et grands changements

« Le changement va être assez radical parce que là, ça fait un moment que l’on est dans du vent assez mou. Depuis le départ, on a eu des claques à 20-25 nœuds, rarement plus », a relaté de son côté Manu Cousin (Coup de Pouce) qui se réjouit, lui aussi, de la belle bagarre qui se joue à cet étage de la flotte et reste pleinement concentré sur ses réglages et ses changements de voile. « J’essaie d’être au maximum du potentiel du bateau en permanence. A chaque nouveau classement, je regarde à quelles vitesses vont les copains et où ils sont, si je me suis fait décrocher ou, au contraire, si je suis revenu », a ajouté le navigateur dont deux concurrents directs, Conrad Colman (MS Amlin) et Antoine Cornic (Human Immobilier) ont fait part de problèmes techniques aujourd’hui. Le premier, victime d’un black-out, est en effet actuellement privé de son pilote automatique principal tandis que le second est confronté à un problème d’hydrogénérateur.

Le quatuor de tête dans un mouchoir de poche

L’atmosphère n’est finalement pas si différente dans le quartier de l’Indien que les leaders ont investi en milieu de nuit dernière, un peu tous en même temps. Pour preuve, Charlie Dalin, Thomas Ruyant (VULNERABLE), Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) et Yoann Richomme ont franchi la longitude du cap des Aiguilles en l’espace de 37 petites minutes avant de décider de jouer au jeu des chaises musicales. Ainsi, le skipper de MACIF Santé Prévoyance qui s’était installé aux commandes de la flotte le 22 novembre dernier au nord de l’archipel Fernando de Noronha, a fini par céder sa place à celui de PAPREC-ARKEA au pointage de 3 heures. « Ce n’était pas prévu que je repasse en pole position. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Le vent devait être un peu tordu. J’ai joué ma trajectoire et ça m’a amené en tête », a modestement résumé l’intéressé qui évolue à vue avec ses deux poursuivants les plus proches, au point de s’être fait une petite frayeur la nuit dernière.

L’anticipation de mise

« Je me suis retrouvé côte à côte avec Seb Simon qui a un AIS qui émet à moins d’un mille. D’un seul coup, quand j’ai entendu l’alarme, j’ai bondi de ma bannette ! », a expliqué le Varois qui préfère que ses voisins n’empiètent pas trop sur son territoire ou, à tout le moins, qu’ils ne viennent pas lui boucher la vue. « Je préfère quand je suis tranquille. Je déteste l’AIS. Ça met de la pression. On voit les mecs, les vitesses qu’ils font et tout… Je préfère faire ma route dans mon coin », a détaillé Yoann, en passe de sortir du fameux courant des Aiguilles mais en proie à un nouveau problème. En l’occurrence, l’arrivée d’une dépression australe un peu costaude programmée pour la journée de mercredi. « On ne sait pas trop bien comment la gérer. D’habitude, on contourne ce genre de système par le nord pour échapper au gros de la mer mais là, cette échappatoire est très loin. Du coup, on va peut-être tenter par le Sud », a détaillé le navigateur d’ores et déjà contraint d’anticiper le phénomène. Et pour cause, le choix de faire le tour d’un côté ou de l’autre devra être fait dès demain matin !


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